Librairie coiffard

22,00
Conseillé par (Libraire)
3 février 2024

Conseillé par Marion H

Après "Le passe-partout"de Masako Togawa, "Bunny Lake a disparu" d’Evelyn Piper et "Ombres et Poussières" d’Antonio Manzini, les éditions Denoël publient sous une belle couverture verte "Objectif Zéro" d’Anthony McCarten. L’intrigue est très alléchante : aux États-Unis, dix personnes sont sélectionnées pour déjouer une intelligence artificielle. Leur mission ? Disparaître de tous les radars pendant un mois. S’ils parviennent à ne pas être capturés avant le temps imparti, ils gagneront 3 millions de dollars. Mais avec l’ère du numérique, les caméras à chaque coin de rue, nos habitudes quotidiennes, les joueurs vont devoir faire preuve d’une logique implacable pour remporter la mise. À la tête de cette brillante traque, on trouve le géant charismatique des réseaux sociaux, Cy Baxter, associé à une célèbre compagnie : la CIA…"Objectif Zéro" dénonce avec beaucoup d'efficacité les travers du numérique et le partage de nos données sur la toile. Cette lecture haletante vous donnera envie de poser vos téléphones (ou tout autre objet connecté) pendant un moment !

Manfred Kahn

Rivages

9,50
Conseillé par (Libraire)
3 février 2024

Conseillé par Marion H

Il y a quelques années, à la recherche de solitude et de quiétude, Victor s’est installé dans la Vallée. Un lieu entouré par les montagnes et les forêts dans lequel on trouve un petit village, où Charles, chasseur émérite, fait régner sa loi. Toutes les décisions importantes passent par lui. Il accueille chaque nouvel habitant en lui faisant comprendre qui est le chef. Alors forcément, une nouvelle tête, cela l’a intrigué. Victor a un lourd passé derrière lui, il ne veut plus avoir à faire avec la violence et les pensées sombres. Alors quand les deux hommes se rencontrent et que des tensions se créent, Victor se terre un peu plus dans sa solitude. Un soir, en rentrant chez lui après une longue journée de travail dans une grande ville proche, Victor découvre son chien égorgé dans sa maison. Notre personnage décide alors de débusquer l'assassin. Et pour lui, le coupable est tout trouvé…

Un roman noir au cœur des montagnes, envoûtant par ses descriptions de nature et de faune. L’écriture est assez lente, il faut prendre le temps de l’apprécier. Le personnage principal est très attachant et son développement très intéressant. Il est question de Dante et de ses cercles, de deuil, de violence mais aussi d’amour. Il est essentiel de prévenir les lecteurs que certains passages peuvent choquer les plus sensibles.

Conseillé par (Libraire)
1 février 2024

Conseillé par Joséphine et Stéphanie

« Beaucoup plus tard, lorsque Yalana penserait à sa famille, lorsque tout serait à jamais saccagé, perdu, cette image de son mari chantant, ses mains habiles tressant le filet de pêche, ses filles jouant et le goût chaud et salé de l’air marin, reviendrait la hanter. Avoir été si heureux, si pleinement à sa place et avoir eu l’arrogance de prendre cela pour acquis. Ce serait la plus grande souffrance de sa vie.»

Dans les années 70, sur les bords de l’Atlantique dans le petit village camerounais de Campo, vivent Zacharias, Yalana et leur deux petites filles. Leur vie est simple et douce. Seulement un jour, une compagnie forestière s’installe et vient détruire l’équilibre de ce village et piller les ressources et les âmes de ses habitants.
Deux générations plus tard, Zachary — Zack vit seul avec sa mère Dorothée, dans un quartier pauvre de Douala. Il grandit aux côtés d'une mère éteinte, fragile, toujours sur un fil. Un événement va le forcer à quitter son pays alors qu’il n’a que dix-huit ans pour s’installer en France. Plus tard, adulte, il devient psychologue. Pour comprendre qui il est, pour être père et mari pleinement, il va devoir retourner sur son passé dont il sait peu chose.

La narration de ce roman est puissante, les récits de ces vies entrecroisées sont bouleversants. Au travers de cette magnifique fresque familiale, Hemley Boum va questionner de nombreux thèmes (l’exil, l’identité, la transmission, le racisme, la famille) avec beaucoup de justesse, de délicatesse et une grande force romanesque.

Conseillé par (Libraire)
1 février 2024

Conseillé par Morgan

Alors qu’il faisait un reportage à Babyn Yar, cet « endroit inconvénient » aux abords de Kyiv où ont été fusillés des milliers de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale par les nazis, Jonathan Littell assiste à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Suite à cela, accompagné du photographe Antoine d’Agata, ils arpentent des zones désertées et errent entre les décombres des rues de Boutcha afin de documenter les ravages provoqués par l’occupation. Ils rencontrent des survivants, font entrer en résonance les massacres passés et contemporains pour tenter de comprendre les raisons qui poussent les hommes et les États à commettre de telles atrocités ; ils focalisent leur attention sur les exécutions sommaires et les crimes de guerre et explorent la question de la « banalité du mal ». L’écriture de Jonathan Littell est précise, factuelle, sa vision du conflit fondée sur ses expériences de terrain (ONG, journalisme) ainsi que sur les recherches qu’il effectue sur ce territoire depuis plusieurs années (notamment pour/depuis l’écriture de « Les Bienveillantes », prix Goncourt 2006), tandis que les photographies d’Antoine d’Agata sont hantées, irréelles, saisissantes. C’est un reportage d’une rare intensité et très instructif mêlant des interviews, des photographies et des réflexions approfondies sur l’actualité et l’histoire.

François ide

Le Dilettante

15,00
Conseillé par (Libraire)
1 février 2024

Conseillé par Morgan

« God Bless America » est un roadtrip à l’allure de quête existentielle, une « errance climatisée » et introspective à travers les États-Unis. Un narrateur anonyme, légèrement pessimiste et extra-lucide, raconte son voyage dans ce pays avec détachement, comme s’il était étranger au monde et à lui-même : « j’avais choisi d’en éprouver le mythe au-delà de la réalité, ou peut-être l’inverse, sans chercher autre chose qu’une sensation brutale et sans retour ». Ce monde qu’il déconstruit, artificiel et spectaculaire, baigne dans une atmosphère crépusculaire. Avec un regard distancié et corrosif, il renverse les mythes de la société américaine : la conquête de l’Ouest, Donald Trump, les armes à feu, les pickups hors-normes aux courbes agressives, les motels… Il enchaîne des expériences superficielles et divertissantes qui semblent toutes masquer une réalité malsaine, violente, parfois menaçante. « God Bless America » est un premier roman particulièrement captivant et singulier, où tout semble tendre vers une espèce d’anéantissement, qu’il soit réel ou fantasmé.