- EAN13
- 9791041978113
- ISBN
- 979-10-419-7811-3
- Éditeur
- CULTUREA
- Date de publication
- 06/12/2023
- Nombre de pages
- 316
- Dimensions
- 22 x 17 x 1,7 cm
- Poids
- 494 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Offres
Il y a juste dix ans, ma chère âme, que je t'ai conté mes
premiers contes. Quels beaux amoureux nous étions alors !
J'arrivais de cette terre de Provence, où j'ai grandi si libre,
si confiant, si plein de tous les espoirs de la vie. J'étais à
toi, à toi seule, à ta tendresse, à ton rêve.
Te souviens-tu, Ninon ? Le souvenir est aujourd'hui
l'unique joie où mon coeur se repose. Jusqu'à vingt ans,
nous avons battu ensemble les sentiers. J'entends tes petits
pieds sur la terre dure ; j'aperçois des bouts de ta jupe
blanche au ras des herbes folles ; je sens ton haleine parmi
de lointains souffles de sauge, qui m'arrivent comme des
bouffées de jeunesse. Et les heures charmantes se
précisent : c'était un matin, sur la berge, au bord de l'eau
réveillée à peine, toute pure, toute rosé des premières
rougeurs du ciel ; c'était une après-midi, dans les arbres,
dans un trou de feuilles, avec la campagne écrasée,
dormant autour de nous, sans un frisson ; c'était un soir, au
milieu d'un pré, lentement noyé sous le flot bleuâtre du
crépuscule, qui coulait des coteaux ; c'était une nuit, marchant le long d'une route interminable, allant tous deux
à l'inconnu, insoucieux des étoiles elles-mêmes, au seul
bonheur de laisser la ville, de nous perdre loin, très loin, au
fond de l'ombre discrète. Te souviens-tu, Ninon ?
premiers contes. Quels beaux amoureux nous étions alors !
J'arrivais de cette terre de Provence, où j'ai grandi si libre,
si confiant, si plein de tous les espoirs de la vie. J'étais à
toi, à toi seule, à ta tendresse, à ton rêve.
Te souviens-tu, Ninon ? Le souvenir est aujourd'hui
l'unique joie où mon coeur se repose. Jusqu'à vingt ans,
nous avons battu ensemble les sentiers. J'entends tes petits
pieds sur la terre dure ; j'aperçois des bouts de ta jupe
blanche au ras des herbes folles ; je sens ton haleine parmi
de lointains souffles de sauge, qui m'arrivent comme des
bouffées de jeunesse. Et les heures charmantes se
précisent : c'était un matin, sur la berge, au bord de l'eau
réveillée à peine, toute pure, toute rosé des premières
rougeurs du ciel ; c'était une après-midi, dans les arbres,
dans un trou de feuilles, avec la campagne écrasée,
dormant autour de nous, sans un frisson ; c'était un soir, au
milieu d'un pré, lentement noyé sous le flot bleuâtre du
crépuscule, qui coulait des coteaux ; c'était une nuit, marchant le long d'une route interminable, allant tous deux
à l'inconnu, insoucieux des étoiles elles-mêmes, au seul
bonheur de laisser la ville, de nous perdre loin, très loin, au
fond de l'ombre discrète. Te souviens-tu, Ninon ?
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