• Conseillé par
    15 août 2014

    1939-1945, Japon

    J'avais beaucoup aimé la plume d'Hubert Mingarelli dans "Un repas en hiver", je l'ai trouvé moins puissante dans ce dernier roman.

    Ceci dit, j'ai aimé le voyage chaotique d'Hisao pour arriver jusqu'à sa fiancée à Hokkaido. J'ai aimé le récit de la bataille de Peleliu. J'ai aimé ce personnage de Takeshi, qui chante, inlassablement.

    J'ai aimé accompagner ces hommes dans les galeries qu'ils creusaient dans la montagne. Pour qui, pour quoi ?! J'ai été désespérée avec eux de ne pas appercevoir de bateaux sur la mer...

    L'auteur évoque à demi-mots le Japon d'après la guerre, encore en proie à ses cauchemards, mais cherchant désespérément à se raccrocher à la vie.

    L'image que je retiendrai :

    Celle du bateau que prendra finalement Hisao pour se rendre sur l'île d'Hokkaido, signe que les bateaux sont de nouveau sur la mer.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/08/05/30203859.html


  • Conseillé par
    7 mars 2014

    1946, le Japon, vaincu, est occupé par les soldats américains. Démobilisé, Hisao prend le train pour rejoindre Hokkaido et sa fiancée Shigeko. Il y a dans sa valise, bien protégé par son caleçon de laine, un oeuf de jade qu'il compte offrir à celle qu'il ne connait pour l'instant qu'à travers des lettres échangées. Mais Hisao n'en a pas fini avec la guerre. Il est revenu de la terrible bataille de Peleliu des cauchemars plein la tête et une soif inextinguible dans la bouche. Ce désir de boire plus fort que tout l'a fait descendre du train, abandonnant la valise et le cadeau. Car quand Hisao a soif, il n'est plus qu'une bête prête à tout pour quelques gouttes d'eau, même lapées dans une flaque. Une fois sa soif momentanément étanchée, arrivent les regrets. Il faut courir le long de la voie ferrée jusqu'au terminus, vers cette valise et son précieux contenu, vers son avenir.

    C'est dans une montagne qu'il a creusée jour et nuit jusqu'à ce qu'elle finisse par s'effondrer sur lui qu'Hisao a laissé son ami Takeshi, un ami qui partageait son temps, son labeur, sa peur, un ami qui avait le don d'écrire des chansons qu'il lui murmurait dans le creux de l'oreille avant qu'ils s'endorment, un ami mort sans eau, sans oxygène, écrasé par la montagne bombardée. Hisao a survécu amis son ami le hante toutes les nuits, lui et le soldat étranger qui lui a tendu sa gourde quand il a réussi à s'extraire de la montagne. Les cauchemars, la soif qui le taraude, il voudrait les laisser derrière lui et ne penser qu'à Shigeko sa future femme. Peut-être l'apaisement viendra-t-il de sa marche forcée, de ses rencontres avec d'autres laissés-pour-compte de cette guerre achevée dans le déshonneur...
    Périple initiatique, L'homme qui avait soif est un roman âpre qui se lit la gorge sèche, avec l'impression de suffoquer à chaque page. Le récit d'une douloureuse errance, illuminée toutefois par le souvenir d'une amitié très forte et l'espoir de jours meilleurs. Un homme en souffrance dans un pays en souffrance, marqués tous deux par la défaite, par les morts trop nombreux, supportant le fardeau de celui qui doit réapprendre à vivre après le chaos.
    Un roman triste, douloureux mais porteur d'espoir. Magnifique !


  • 21 février 2014

    Japon, 1946. La Seconde Guerre mondiale est terminée et Hisao dévasté. Traumatisé par la perte de son ami Takeshi, il a constamment soif... Une soif maladive qui le torture nuit et jour et que rien ne semble pouvoir épencher. Alors qu'il est en route pour rejoindre sa future épouse, il descend du train et le regarde repartir sans réagir, tandis qu'il s'abreuve. Réalisant son erreur, il se met en chasse du train dans lequel il a laissé sa valise contenant l'oeuf de jade qu'il destine à sa promise. Une quête haletante s'engage, entre passé et présent, entre désespoir et espérance, entre amitié et amour, entre deuil et renaissance.