Leila C.

Cadran Ligne

14,00
Conseillé par (Libraire)
16 juin 2022

Court texte, grand texte, plein de mystère et de sacré. C'est une sorte de précipité de Graciano, un condensé de son art. En un temps et un lieu incertains, au milieu du désert, deux hommes se rencontrent. L'un, le gyrovague, celui qui livre le récit, tient serré contre lui un secret. L'autre voyageur, petit homme, a l'adresse et la puissance du mage. Il sait les secrets des sources et du soleil, il sait les psalmodies et les soins. Au milieu de leurs silhouettes, convoqué par le petit homme, le cosmos s'organise.
Il est rare qu'un livre lave le chagrin. Le Soufi a cette magie-là.

Helo K

Helo K

Conseillé par (Libraire)
16 juin 2022

Bon sang, ça fait longtemps qu'un livre ne m'avait pas saisie autant.
Ça commence en transe sur les toits de Berlin, juste avant l'an 2000. Une étudiante française découvre les joies d'Erasmus - amitiés intenses, cannabis, électro. La joie explose, brute, dans tout le corps - rafale de nouveautés. Mais comment faire durer l'absolu ?
Barge est un livre hors-norme, un témoignage au bord de la folie, et surtout un texte d'une force incroyable. L'autrice met bout à bout fragments de carnets, correspondance, photos et rapports médicaux pour donner à lire un quotidien ponctué par le délire. Dix années qui zigzaguent entre hospitalisations et maraîchage, vie en collectif, médicaments et rendez-vous militants.
A mesure que la narratrice dévie, se déroute de la norme, à mesure que des voix l'envahissent, ses mots se font oracles, tutoient les Dieux - et l'on pense à Artaud et Babouillec.
De précieuses annexes complètent le récit, pour penser-panser la psychiatrie.

Le réseau deligny au quotidien

Le Mot et le reste

Conseillé par (Libraire)
16 juin 2022

C'est une histoire de déviation.
Été 1967, congés payés. Jacques Lin, 18 ans, ouvrier spécialisé en banlieue parisienne, prend la route du sud. Cap sur la Yougoslavie, où l'attendent les radeaux de la Drina et une amoureuse.
Le voyage bifurque dans les Cévennes : le temps de recevoir son passeport, Jacques fait halte près de Monoblet, chez Félix Guattari. La maison accueille, cet été-là, ouvriers, médecins, psys, étudiant.e.s. Jacques y fait deux rencontres décisives : Janmari, enfant autiste, et Fernand Deligny, pédagogue. Fin août, quand les vacancier.e.s s'égaillent, Jacques choisit de rester aux côtés de Janmari et des adultes qui l'accompagnent. Il y habite encore.
La Vie de radeau est le récit de cette aventure humble et singulière développée entre une poignée d'adultes et quelques enfants autistes, dispersé.e.s dans les hameaux cévenols. C'est un récit de quotidien, où la soupe, la vaisselle, la coupe du bois, ont leur importance – car au creux de ces gestes, de ces rythmes, s'élaborent des tentatives pour apaiser les enfants accueilli.e.s. Et le témoignage de ces heures patientes chavire radicalement le rapport au langage, à l'espace, au travail, à la famille.
Plusieurs mois après lecture, j'en reste éblouie.

Le réseau deligny au quotidien

Le Mot et le reste

Conseillé par (Libraire)
16 juin 2022

C'est une histoire de déviation.
Été 1967, congés payés. Jacques Lin, 18 ans, ouvrier spécialisé en banlieue parisienne, prend la route du sud. Cap sur la Yougoslavie, où l'attendent les radeaux de la Drina et une amoureuse.
Le voyage bifurque dans les Cévennes : le temps de recevoir son passeport, Jacques fait halte près de Monoblet, chez Félix Guattari. La maison accueille, cet été-là, ouvriers, médecins, psys, étudiant.e.s. Jacques y fait deux rencontres décisives : Janmari, enfant autiste, et Fernand Deligny, pédagogue. Fin août, quand les vacancier.e.s s'égaillent, Jacques choisit de rester aux côtés de Janmari et des adultes qui l'accompagnent. Il y habite encore.
La Vie de radeau est le récit de cette aventure humble et singulière développée entre une poignée d'adultes et quelques enfants autistes, dispersé.e.s dans les hameaux cévenols. C'est un récit de quotidien, où la soupe, la vaisselle, la coupe du bois, ont leur importance – car au creux de ces gestes, de ces rythmes, s'élaborent des tentatives pour apaiser les enfants accueilli.e.s. Et le témoignage de ces heures patientes chavire radicalement le rapport au langage, à l'espace, au travail, à la famille.
Plusieurs mois après lecture, j'en reste éblouie.

12,00
Conseillé par (Libraire)
22 mars 2022

Texte éblouissant du début XXe siècle, dans la très belle traduction de Jacques Imbert.
L'histoire se résume simplement : un nouveau venu, Karev, bouleverse le quotidien d'un frère et d'une sœur qui habitent la Ravine. Mais ce mince fil narratif est pris dans un ensemble de scènes simples et superbes : c'est la vie enchevêtrée dans les bois, dans les rivières, au creux de l'isba, dans la geste des travaux des champs. Ce sont les rituels paysans, les luttes contre les grands propriétaires terriens, les corps qui s'électrisent, qui se cherchent, au milieu des vieilles lunes des vieux ivrognes.
Et tout cela, sans discours, sans jugement, porté par la plume franche d'un poète de 18 ans...
Une étoile filante à redécouvrir !