Les Prix littéraires attribués en 2015

Voici la liste des Prix qui ont été attribués ces jours-ci.
Prix Goncourt : Mathias Enard, "Boussole", Actes Sud
Prix Renaudot : Delphine De Vigan, "D'après une histoire vrai", JC Lattès
Pris Médicis français : Nathalie Azoulai, "Titus n'aimait pas Bérénice", P.O.L
Prix Médicis étranger : Hakan Günday, "Encore", Galaade
Prix Médicis essai : Nicole Lapierre, "Sauve qui peut la vie", Seuil
Prix Fémina : Christophe Boltanski, "La cache", Stock
Prix Fémina étranger : Kerry Hudson, "La couleur de l'eau", Philippe Rey
Pris Fémina essai : Emmanuelle Loyer, "Claude Levi-Strauss", Flammarion
Prix Décembre : Christine Angot, "Un amour impossible", Flammarion
Grand Prix du roman de l'Académie Française : Boualem Sansal, "2084 La fin du monde", Gallimard et Hédi Kaddour, "Les Prépondérants", Gallimard
Prix de la Page 111 : Pierre Senges, "Achab (Séquelles)", Verticales
Prix Nadar : Bruno Boudjelal, "Algérie, clos comme on ferme un livre ?", Le Bec en l'air

Grand prix de l'Académie française 2015

Gallimard

21,00

Au printemps 1922, des Américains d’Hollywood viennent tourner un film à Nahbès, une petite ville du Maghreb. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels, colons français et
jeunes nationalistes épris d’indépendance. Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d’autres se trouvent alors pris dans les tourbillons d’un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Certains d’entre eux font aussi le voyage vers Paris et Berlin, vers de vieux pays qui recommencent à se déchirer sous leurs yeux. Ils tentent tous d’inventer leur vie, s’adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s’aimer.
De la Californie à l’Europe en passant par l’Afrique du Nord, Les Prépondérants nous entraînent dans la grande agitation des années 1920. Les mondes entrent en collision, les êtres s’affrontent, se désirent, se pourchassent, changent. L’écriture alerte et précise d’Hédi Kaddour serre au plus près ces vies et ces destins.

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Prix du roman de l'Académie française 2015


24,00

Le lecteur trouvera ici la suite véridique des aventures d'Achab, soi-disant capitaine, rescapé de son dernier combat contre un poisson immense. On verra comment ce retraité à la jambe de bois a tenté de vendre au plus offrant son histoire de baleine - sous forme de comédie musicale à Broadway, puis de scénario à Hollywood. En chemin, on croisera Cole Porter et ses chorus girls, mais aussi Cary Grant, Orson Welles, Joseph von Sternberg ou Scott Fitzgerald, noyé dans son alcool, ainsi qu'une kyrielle de producteurs, louches à divers degrés. On se souviendra au passage du jeune Achab s'embarquant à dix-sept ans pour Londres dans l'espoir d'y jouer Shakespeare, et des circonstances qui présidèrent à la rencontre du librettiste Da Ponte avec Herman Melville, en 1838. On apprendra, in fine, la meilleure façon de réussir le cocktail Manhattan et avec quelle ténacité l'increvable Moby Dick cherche à se venger de son vengeur.

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Pris de la page 111 en 2015.


42,00

Avec ce titre, emprunté aux paroles de l’hymne national algérien, Bruno Boudjelal éclaire une histoire qui est autant la sienne que celle de l’Algérie contemporaine. Sans doute faut-il aussi entendre à travers ce « clos comme on ferme un livre » un lent processus de questionnement intime pour l’artiste qui achève ici la réappropriation de son histoire personnelle pour se confronter au présent d’un pays complexe.
Il est désormais possible de voyager en Algérie et Bruno Boudjelal saisit cette liberté nouvelle pour explorer le pays de ses origines d’est en ouest, dans un road movie saisissant qui croise tout aussi bien le fantôme de Frantz Fanon que des jeunes immigrés clandestins en route pour l’Europe.
Un récit photographique dont la chromie singulière renvoie aux incertitudes d’un peuple.

«On ne sait par quel subtil décalage mais le voyage de France vers l’Algérie est un voyage impossible. La perspective est faussée. Le regard sera toujours opaque. Il faut changer radicalement d’échelle, ne plus poser de questions à la photographie, mais simplement scruter ce qui surgit au gré du rythme des transports. Au lieu d’une clameur méditerranéenne, on ne peut trouver que le silence et la lumière. Dans la capture de ce mutisme se révèle une analyse des plus perspicaces du Maghreb contemporain. Tous les protagonistes du drame sont affectés du même virus : l’ennui. À chaque étape de ce voyage, les mêmes événements se reproduisent n’en faisant plus qu’un. Le présent s’impose dans son immobilité avec un caractère inéluctable que rien ne disloque. Il se déroule de lui-même par nécessité interne. C’est le cours naturel des choses qui l’emporte sur l’envie de changement. Un monde s’achève mais ne se clôt pas.»
Extrait du texte de François Cheval


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Prix Nadar 2015