Betty D.

16,00
Conseillé par (Libraire)
24 août 2014

Moeurs de province...

Si Claude Chabrol vivait encore, il aurait pu aisément s'emparer de ce roman et du personnage de Madame. Une châtelaine un peu excentrique, autoritaire et faussement généreuse entreprend l'éducation du fils de ses fermiers tout en l'accaparant chaque jour davantage. Elle domine et rayonne du haut de ses terres décadentes et creuse progressivement les sillons de l'ensevelissement. Perfide, manipulatrice, quel intérêt a-t-elle de poursuivre assidûment le jeune adolescent ? Que comprend-il à cet acharnement ?
Et comme l'histoire est bien composée, vous ne le saurez qu'à la fin du roman...

Albin Michel

23,90
Conseillé par (Libraire)
24 août 2014

Grandiose !

Roman ambitieux, de longue haleine qui maintient le lecteur subjugué et pantois devant tant de densité et de maîtrise. Une histoire de l'état du Texas sur quatre générations narrée non chronologiquement ni linéairement qui force l'admiration. A travers trois narrateurs principaux, issus de la même lignée familiale se dessine la constitution d'un empire dans le sang et dans la violence, imprégnée de pâturages verts et d'or noir. La suprématie des Blancs s'impose au fil des générations dans les conquêtes, dans la douleur, dans une soif inassouvie d'accumulation des richesses et de l'argent. Derrière cette histoire fabuleuse et tragique du Texas se dévoile l'histoire des Etats-Unis, sanglante et fracturée. C'est grandiose !

22,90
Conseillé par (Libraire)
23 août 2014

Palpitant

Niagara Falls, surnommée Cataract City, ville frontière entre les Etats-Unis et le Canada. Ville bipolaire partagée entre ses habitants majoritairement ouvriers enracinés dans leur ville et dans leurs habitudes sans horizon apparent et un flux de touristes passagers qui indiquent une autre misère du monde. La ville est comme un étau, une prison à ciel ouvert, une immense mâchoire à broyer les âmes humaines. On peut tenter d'en fuir. On y revient toujours et les rancoeurs sont tenaces. Duncan et Owen, amis d'enfance et natifs de la bourgade le savent. Leur profonde amitié, parfois distendue, va devoir résister à bien des épreuves, à bien des obstacles.
Ce roman impressionne par son rythme. D'une chute à l'autre, le lecteur tombe puis se relève indéfiniment et suit la progression de la rouille envahissante, que l'on ne peut déjouer répandant sa fadeur toxique. Les destins sont comme scellés, englués. La déchéance est-elle inéluctable ?
Ce roman est aussi palpitant que déroutant, à l'image des chemins de la vie que frôle en permanence la mort..

Sabine Wespieser Éditeur

20,00
Conseillé par (Libraire)
23 août 2014

Une voix s'élève

« Bain de lune » est le roman de la terre d'Haïti, d'une beauté insoupçonnable et enivrante, un mélange de pureté et de violence confondues... La terre est chantée dans une prose poétique rare. C'est elle qui fait survivre les paysans, incessamment malmenés par les puissants et les despotes, par les intempéries rudes et tragiques... Ils y puisent leur force, leur survie mêlées de croyances ancestrales et de divinités vaudou bienveillantes.
Comment échapper à cette destinée de pauvreté, à ces liens familiaux pesants, au totalitarisme galopant sur plusieurs décennies ?
Une voix s'élève dans le silence de la nuit éclairée de la lune mutique et observatrice et dit le malheur de son peuple et le chante durablement... C'est beau, très beau.

Conseillé par (Libraire)
23 août 2014

Magnifique et bouleversant

Roman d'une intense densité, composé comme une pièce de tissus rares patiemment assemblés, cousus et agencés, reliés entre eux par un seul et même motif. Le motif est un événement tragique, réunissant les personnages entre eux, à leur insu. La « mondialisation » est déployée dans toute sa splendeur, parfois riante et heureuse, parfois contrainte, quelquefois arrogante, sordide et monstrueuse. Ce sont des morceaux de vie, instantanés, pris, imaginés sur le vif, sur terre, en l'air, en mer. Et la stupéfaction le 11 mars 2011. Un temps d'arrêt face à l'ampleur de la tragédie et les vies humaines reprennent leur cours dans une indifférence proprement humaine.
Magnifique et bouleversant enchevêtrement des existences qui donne à percevoir l'immensité de nos petites conditions humaines, fragiles et fugaces perdues dans une globalisation effrénée.