- EAN13
- 9782954472393
- ISBN
- 978-2-9544723-9-3
- Éditeur
- ZINNIA
- Date de publication
- 10/2013
- Nombre de pages
- 160
- Dimensions
- 21 x 15 x 1,1 cm
- Poids
- 220 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- castillan, espagnol
- Fiches UNIMARC
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Extrait :
"J'ai passé cinq jours à photographier des villages fant&ocric;mes, des villages du nord submergés dans la pampa qui n'étaient pas abandonnés mais qui semblaient l'être. Personne ne se promenait dans leurs rues, le vent soulevait à peine la saleté accumulée sur les trottoirs, quelques rares buissons desséchés défiaient l'aridité de la terre. J'ai photographié des enfants. J'ai photographié des chemins, des empreintes, de la poussière comme un tourbillon au milieu du néant. J'ai photographié des chiens, beaucoup de chiens, certains amicaux, d'autres un peu moins. Certains m'accompagnaient pendant le coucher de soleil trottant et remuant la queue, une espèce de sourire dessiné sur le museau, comme si nous allions réellement vers l'infini et au-delà. Mais nous n'allions nulle part. Je les ai capturés avec cette joie qu'ils affichaient dans ce no man's land et j'ai pensé à ma grand-mère et à ses chiens, aux nombreux noms que je leur avais donnés à chacun et j'ai pleuré alors que je les visais avec mon objectif. J'ai aussi pris des photos d'un homme à cheval, un quadrupède squelettique et presque mort qui portait un vieux édenté dont je n'ai pas saisi un traître mot. Je l'ai photographié en haut de son cheval en hommage à ma grand-mère et suis restée à le regarder s'éloigner dans la pampa."
"J'ai passé cinq jours à photographier des villages fant&ocric;mes, des villages du nord submergés dans la pampa qui n'étaient pas abandonnés mais qui semblaient l'être. Personne ne se promenait dans leurs rues, le vent soulevait à peine la saleté accumulée sur les trottoirs, quelques rares buissons desséchés défiaient l'aridité de la terre. J'ai photographié des enfants. J'ai photographié des chemins, des empreintes, de la poussière comme un tourbillon au milieu du néant. J'ai photographié des chiens, beaucoup de chiens, certains amicaux, d'autres un peu moins. Certains m'accompagnaient pendant le coucher de soleil trottant et remuant la queue, une espèce de sourire dessiné sur le museau, comme si nous allions réellement vers l'infini et au-delà. Mais nous n'allions nulle part. Je les ai capturés avec cette joie qu'ils affichaient dans ce no man's land et j'ai pensé à ma grand-mère et à ses chiens, aux nombreux noms que je leur avais donnés à chacun et j'ai pleuré alors que je les visais avec mon objectif. J'ai aussi pris des photos d'un homme à cheval, un quadrupède squelettique et presque mort qui portait un vieux édenté dont je n'ai pas saisi un traître mot. Je l'ai photographié en haut de son cheval en hommage à ma grand-mère et suis restée à le regarder s'éloigner dans la pampa."
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