- EAN13
- 9782200347222
- ISBN
- 978-2-200-34722-2
- Éditeur
- Armand Colin
- Date de publication
- 07/02/2007
- Collection
- Cursus
- Nombre de pages
- 480
- Dimensions
- 24 x 16 cm
- Poids
- 762 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 440
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Linguistique romane
domaines et méthodes en linguistique française et romane
De Martin-Dietrich Glessgen
Armand Colin
Cursus
PARTIE INTRODUCTIVE?>Les langues romanes et la linguistique?>?>CHAPITRE 0.1?>La linguistique romane et la structure du manuel?>Les langues et variétés romanes forment un ensemble facilement reconnaissable parmi les langues du monde. Elles sont nées d'une même base, le latin parlé tardif, par des effets de différenciation et de divergence. Dans leur histoire, longue d'un millénaire et demi, elles ont néanmoins connu de nombreuses interactions et évolutions parallèles, autant par leur proximité géographique que par leur lien commun au latin écrit comme langue de culture et langue de la religion. Leur histoire partiellement commune a augmenté la cohésion de cette famille de langues.
Dans la grande variété des langues du monde, les langues romanes n'occupent qu'un espace minuscule : elles forment un sous-ensemble des onze branches de la famille des langues indo-européennes, parallèlement aux langues germaniques, slaves, celtiques ou indo-iraniennes (cf. ill. 1). Les langues indo-européennes, à leur tour, ne sont qu'un des groupes définis de langues, comme les langues sémitiques ou sino-tibétaines, perdues dans une marée de langues souvent non classifiées et parfois même non classifiables.
Les idiomes romans possèdent néanmoins une caractéristique qui leur confère un intérêt particulier, même parmi les quelques familles linguistiques bien connues : elles bénéficient de renseignements très précis sur leur langue-mère commune, le latin, contrairement à l'immense majorité des langues actuelles dont les états antérieurs sont rarement bien attestés. Par ailleurs, l'évolution de plusieurs idiomes romans est bien documentée par des sources écrites à travers tout le deuxième millénaire. Seules les évolutions entre le latin parlé et les langues romanes à l'époque de leur formation, dans la deuxième moitié du premier millénaire, nous échappent pour une bonne partie, mais nous disposons de multiples indices même pour cette époque de transition.La grande variété des idiomes romans, bien attestés et bien décrits par presque deux siècles de linguistique scientifique, constitue un laboratoire d'observation unique : moins d'un dixième des langues de la terre006III. I : Les branches de la famille des langues indo-européennesLa présentation généalogique a l'avantage de mettre en relief le regroupement de bon nombre de langues indo-européennes (la liste des langues n'est pas complète; pour la Romania, p. ex., il aurait été possible d'ajouter le ladin et le frioulan). Elle présente pourtant des faiblesses importantes : le latin a existé comme langue écrite dans l'Occident médiéval et moderne, ce qui n'est pas facile à représenter. Par ailleurs, les branches ne sont pas toujours étanches : le galicien et le portugais évoluent à partir d'un gallégo-portugais commun; l'occitan et le catalan étaient assez proches encore ou Moyen Âge. Nous verrons plus loin que les langues romanes actuelles sont des créations forgées à partir de variétés dialectales bien plus difficiles à structurer (cf. infra 1.4.). sont décrites de manière satisfaisante (LangTyp, IX) et seule une petite partie de celles-ci disposent en plus d'une documentation historique. Cela explique pourquoi la romanistique développe sa plus grande puissance dans les réflexions historiques, comparatives et variationnelles. Dans ces trois domaines, son importance pour la compréhension du fonctionnement linguistique est capitale.Indépendamment de son intérêt pour l'étude de la linguistique théorique, la connaissance des langues romanes et de leur trajectoire contribue à la compréhension du monde non seulement européen mais aussi, en partie, extra-européen : les langues nationales que sont le français, l'espagnol, le portugais, l'italien et le roumain couvrent un sixième du territoire de l'Europe ; l'espagnol et le portugais dominent toute l'Amérique centrale et méridionale ; comme langues primaires ou secondes, le français, le portugais et l'espagnol sont présents en Amérique du Nord et/ou en Afrique.
Sous les deux aspects évoqués, le regard romaniste a une utilité, même pour l'étude d'une seule des langues romanes : la compréhension des phénomènes grammaticaux, lexicaux ou sociolinguistiques est améliorée par la prise en compte d'un cadre romaniste. En ce sens, le présent manuel voudrait éveiller une certaine 'conscience romaniste' auprès des étudiants de telle ou telle langue romane définie : même sans devenir spécialiste de tous les idiomes néolatins, il est possible de prendre en compte leur trajectoire générale et certaines de leurs particularités.
Dans la grande variété des langues du monde, les langues romanes n'occupent qu'un espace minuscule : elles forment un sous-ensemble des onze branches de la famille des langues indo-européennes, parallèlement aux langues germaniques, slaves, celtiques ou indo-iraniennes (cf. ill. 1). Les langues indo-européennes, à leur tour, ne sont qu'un des groupes définis de langues, comme les langues sémitiques ou sino-tibétaines, perdues dans une marée de langues souvent non classifiées et parfois même non classifiables.
Les idiomes romans possèdent néanmoins une caractéristique qui leur confère un intérêt particulier, même parmi les quelques familles linguistiques bien connues : elles bénéficient de renseignements très précis sur leur langue-mère commune, le latin, contrairement à l'immense majorité des langues actuelles dont les états antérieurs sont rarement bien attestés. Par ailleurs, l'évolution de plusieurs idiomes romans est bien documentée par des sources écrites à travers tout le deuxième millénaire. Seules les évolutions entre le latin parlé et les langues romanes à l'époque de leur formation, dans la deuxième moitié du premier millénaire, nous échappent pour une bonne partie, mais nous disposons de multiples indices même pour cette époque de transition.La grande variété des idiomes romans, bien attestés et bien décrits par presque deux siècles de linguistique scientifique, constitue un laboratoire d'observation unique : moins d'un dixième des langues de la terre006III. I : Les branches de la famille des langues indo-européennesLa présentation généalogique a l'avantage de mettre en relief le regroupement de bon nombre de langues indo-européennes (la liste des langues n'est pas complète; pour la Romania, p. ex., il aurait été possible d'ajouter le ladin et le frioulan). Elle présente pourtant des faiblesses importantes : le latin a existé comme langue écrite dans l'Occident médiéval et moderne, ce qui n'est pas facile à représenter. Par ailleurs, les branches ne sont pas toujours étanches : le galicien et le portugais évoluent à partir d'un gallégo-portugais commun; l'occitan et le catalan étaient assez proches encore ou Moyen Âge. Nous verrons plus loin que les langues romanes actuelles sont des créations forgées à partir de variétés dialectales bien plus difficiles à structurer (cf. infra 1.4.). sont décrites de manière satisfaisante (LangTyp, IX) et seule une petite partie de celles-ci disposent en plus d'une documentation historique. Cela explique pourquoi la romanistique développe sa plus grande puissance dans les réflexions historiques, comparatives et variationnelles. Dans ces trois domaines, son importance pour la compréhension du fonctionnement linguistique est capitale.Indépendamment de son intérêt pour l'étude de la linguistique théorique, la connaissance des langues romanes et de leur trajectoire contribue à la compréhension du monde non seulement européen mais aussi, en partie, extra-européen : les langues nationales que sont le français, l'espagnol, le portugais, l'italien et le roumain couvrent un sixième du territoire de l'Europe ; l'espagnol et le portugais dominent toute l'Amérique centrale et méridionale ; comme langues primaires ou secondes, le français, le portugais et l'espagnol sont présents en Amérique du Nord et/ou en Afrique.
Sous les deux aspects évoqués, le regard romaniste a une utilité, même pour l'étude d'une seule des langues romanes : la compréhension des phénomènes grammaticaux, lexicaux ou sociolinguistiques est améliorée par la prise en compte d'un cadre romaniste. En ce sens, le présent manuel voudrait éveiller une certaine 'conscience romaniste' auprès des étudiants de telle ou telle langue romane définie : même sans devenir spécialiste de tous les idiomes néolatins, il est possible de prendre en compte leur trajectoire générale et certaines de leurs particularités.
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