- EAN13
- 9782246805489
- ISBN
- 978-2-246-80548-9
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 21/03/2018
- Collection
- essai français (11)
- Séries
- Contre-histoire de la philosophie (11)
- Nombre de pages
- 528
- Dimensions
- 22,5 x 14 x 4 cm
- Poids
- 635 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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11 - L'autre pensée 68
Contre-histoire de la philosophie, tome 11
De Michel Onfray
Grasset
essai français
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Il existe deux « Pensée 68 ». La première a rendu possible l’évènement, la seconde a été rendue possible par lui. L’une en est la cause, l’autre, la conséquence. Deleuze, Foucault, Althusser, Lacan, Barthes, et quelques autres qui sont devenus ensuite des héros de la French Theory, ont été de sages professeurs avant Mai et de purs produits de ce qui est advenu après.
En revanche, une autre Pensée 68 a fonctionné en combustible de la flamme d’une histoire qui, rappelons-le, car on l’oublie souvent, a été planétaire. Yvonne de Gaulle aurait dit au Malraux du Miroir des limbes qu’ « en Mai, dans toute la France les abeilles étaient enragées aussi »…
Cette pensée généalogique de Mai 68, il faut aller la chercher dans les avant-gardes littéraires : futurisme, surréalisme , lettrisme , mais aussi dans la pensée de Henri Lefebvre, nietzschéen de gauche, marxiste hédoniste, réformiste révolutionnaire de la vie quotidienne, opposé à la pensée magique structuraliste, tout aussi bien que dans le freudo-marxisme de Marcuse, critique de la démocratie et défenseur d’une esthétique politique marxiste, ou bien chez Guy Debord, feuerbachien de choc qui mobilise la fétichisation de la marchandise et le spectacle pour penser l’époque ou enfin chez Raoul Vaneigem qui promeut une esthétique de l’existence génératrice de vie surabondante comme remède aux vies mutilées.
Ce Mai là fut l’occasion d’une révolution métaphysique contre toutes les figures d’autorités. Les soixante-huitards qui suivirent furent sans père, mais aussi sans boussole. La Pensée 68 d’après fut l’occasion d’errances. Mais l’histoire était passée, un grand moment de déchristianisation avait eu lieu. Un grand pas vers le nihilisme aussi.
En revanche, une autre Pensée 68 a fonctionné en combustible de la flamme d’une histoire qui, rappelons-le, car on l’oublie souvent, a été planétaire. Yvonne de Gaulle aurait dit au Malraux du Miroir des limbes qu’ « en Mai, dans toute la France les abeilles étaient enragées aussi »…
Cette pensée généalogique de Mai 68, il faut aller la chercher dans les avant-gardes littéraires : futurisme, surréalisme , lettrisme , mais aussi dans la pensée de Henri Lefebvre, nietzschéen de gauche, marxiste hédoniste, réformiste révolutionnaire de la vie quotidienne, opposé à la pensée magique structuraliste, tout aussi bien que dans le freudo-marxisme de Marcuse, critique de la démocratie et défenseur d’une esthétique politique marxiste, ou bien chez Guy Debord, feuerbachien de choc qui mobilise la fétichisation de la marchandise et le spectacle pour penser l’époque ou enfin chez Raoul Vaneigem qui promeut une esthétique de l’existence génératrice de vie surabondante comme remède aux vies mutilées.
Ce Mai là fut l’occasion d’une révolution métaphysique contre toutes les figures d’autorités. Les soixante-huitards qui suivirent furent sans père, mais aussi sans boussole. La Pensée 68 d’après fut l’occasion d’errances. Mais l’histoire était passée, un grand moment de déchristianisation avait eu lieu. Un grand pas vers le nihilisme aussi.
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