Le capitaine Nemo et la science
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EAN13
9791037605375
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Grasset)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Le capitaine Nemo et la science

FeniXX réédition numérique (Grasset)

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9791037605375
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    5.49

  • Aide EAN13 : 9791037630377
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    5.49
On sait que physiciens, psychologues, sociologues et autres docteurs de tout
acabit ont mis depuis une cinquantaine d’années le monde en équation. Mais
voici que, de plusieurs points de l’horizon, s’élèvent des voix pour mettre en
doute leurs prétentions et contester, non seulement les lois qu’ils ont
établies, mais la possibilité même d’émettre des lois. Déjà l’Œdipe chancelle.
Le dernier tiers du siècle verra peut-être la déroute des docteurs. Dans ce
cas, le petit livre allègre et malicieux de Rafaël Pividal n’aura pas été
inutile. Rafaël Pividal est philosophe, ce qui lui donne la compétence
nécessaire pour parler de Marx et de Freud, mais il est aussi romancier, et
c’est plutôt en romancier qu’il s’interroge ici sur leurs mirobolantes
découvertes. La science moderne, dit-il, toutes les sciences, physiques et
humaines, étouffent sous la méthode, au détriment du style. Et de rappeler,
avec l’impertinence tranquille du Huron, que les grands savants étaient en
réalité des artistes travaillant par petites touches personnelles autour d’un
thème poétique, comme Torricelli avec son thème du fond de l’océan, Pasteur
avec son thème des infiniment petits, Newton avec son thème de la chute. Des
espèces de dingues, en somme. Le propos du livre s’élargit ensuite et l’auteur
fait peu à peu le procès d’une époque, la nôtre, mutilée, châtrée et
désexualisée par le culte de la rigueur et la superstition de la technique. On
n’oubliera pas, entre autres, les pages étonnantes sur le corps : ce corps
bridé dans ses vêtements, condamné à des positions inconfortables, refoulé
dans ses désirs les plus simples, amputé de son espace naturel, cantonné dans
un automatisme stérilisant. « Aussi serait-il temps de prendre au sérieux
Platon et d’accéder aux idées par Eros. » Platon mais aussi, on le devine,
toutes les protestations juvéniles qui s’élèvent actuellement contre notre
univers sclérosé et réclament plus de plaisir, plus de fête dans la vie.
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