- EAN13
- 9782923844879
- Éditeur
- Lévesque éditeur
- Date de publication
- 11/04/2012
- Collection
- Réverbération
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782923844879
- Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
13.99
Je cherche mon frère mort ou je me cherche mort en mon frère On a trouvé David
pendu à la branche d’un arbre dans le parc du Cavalier-du-Moulin à Québec.
Suicide ou meurtre ? Ce fut la fin, mais peut-être aussi l’accomplissement, du
bonheur tranquille d’une famille. « Tout ce passé qui vient vous déchirer
comme un animal affamé, qui s’accroche à ce qui a encore de la santé pour en
dévorer les vertus ! Et pourtant, en d’autres temps, nous avons été heureux,
vous savez. En ce temps-là, papa m’imprégnait du quotidien, y glissant sans
résister, plutôt heureux, alors que maman m’enjoignait de me dédier aux
principes. Et David nous ensoleillait. David fut un oiseau. Défendait-il la
paix, c’était une fleur blanche dans les cheveux, lui à qui rien ne résistait
et qui ne connaissait l’amertume des défaites ni la haine qu’elles génèrent.
David défendait la liberté et l’amour car il a toujours choisi le meilleur,
rien de moins. Il volait au-dessus de la complexité des êtres et des choses,
dédaignant les zones troubles de la bête humaine. Moi, je ne revendiquais
jamais dans la rue et chaque matin je me levais, lesté du poids des
souffrances des vivants, si souverainement anodin à nourrir les oiseaux et le
chapeau des bélîtres. Et pourtant je sais que, comme moi, il se pliait mal à
la réalité. »
pendu à la branche d’un arbre dans le parc du Cavalier-du-Moulin à Québec.
Suicide ou meurtre ? Ce fut la fin, mais peut-être aussi l’accomplissement, du
bonheur tranquille d’une famille. « Tout ce passé qui vient vous déchirer
comme un animal affamé, qui s’accroche à ce qui a encore de la santé pour en
dévorer les vertus ! Et pourtant, en d’autres temps, nous avons été heureux,
vous savez. En ce temps-là, papa m’imprégnait du quotidien, y glissant sans
résister, plutôt heureux, alors que maman m’enjoignait de me dédier aux
principes. Et David nous ensoleillait. David fut un oiseau. Défendait-il la
paix, c’était une fleur blanche dans les cheveux, lui à qui rien ne résistait
et qui ne connaissait l’amertume des défaites ni la haine qu’elles génèrent.
David défendait la liberté et l’amour car il a toujours choisi le meilleur,
rien de moins. Il volait au-dessus de la complexité des êtres et des choses,
dédaignant les zones troubles de la bête humaine. Moi, je ne revendiquais
jamais dans la rue et chaque matin je me levais, lesté du poids des
souffrances des vivants, si souverainement anodin à nourrir les oiseaux et le
chapeau des bélîtres. Et pourtant je sais que, comme moi, il se pliait mal à
la réalité. »
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