- EAN13
- 9782760648463
- Éditeur
- Presses de l'Université de Montréal
- Date de publication
- 06/11/2023
- Collection
- Espace littéraire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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De l'exclusion à l'abjection
Lisières et bas-fonds dans la transcréation québécoise
Marie Pascal
Presses de l'Université de Montréal
Espace littéraire
Livre numérique
Autre version disponible
Dans la production artistique québécoise s’établit souvent un rapport de force
entre des groupes dominants et des exclus, des êtres « gâchés », qui témoigne
d’une fabrique de l’exclusion foncièrement injuste et répressive. L’autrice de
cet ouvrage observe cette violence dans la littérature et le cinéma par une
analyse qui s’inspire non seulement de la sociologie et de l’anthropologie,
mais aussi de l’histoire ou de la psychologie. Se fondant entre autres sur les
théories de Durkheim, Foucault et Kristeva, elle fait état de la manufacture
de l’exclusion qui ne saurait fonctionner sans la phobie ancestrale des
sociétés humaines pour l’abjection, objet du mal par excellence, et dont la
représentation procure, paradoxalement, une jouissance. Paroxysme de
l’abjection : la mort. Dans le corpus étudié, l’autrice braque la lumière sur
douze parias et marginaux – de Séraphin Poudrier (Un homme et son péché) à
Wilfrid (Littoral) en passant par Thomas Roy (Sur le seuil) –, qui entraînent
dans leur sillage décès, crimes et suicides, souvent illustrés de manière
presque complaisante. Le point commun de ces personnages inoubliables, et la
raison de leur rejet par la société bien-pensante, est, curieusement, leur
supériorité. En somme, cette étude fouillée illustre bien le paradoxe qui
oppose l’abjection de ces intouchables à leur pureté et le rejet qu’ils
provoquent à une attirance certaine des auteurs, des réalisateurs et du
public.
entre des groupes dominants et des exclus, des êtres « gâchés », qui témoigne
d’une fabrique de l’exclusion foncièrement injuste et répressive. L’autrice de
cet ouvrage observe cette violence dans la littérature et le cinéma par une
analyse qui s’inspire non seulement de la sociologie et de l’anthropologie,
mais aussi de l’histoire ou de la psychologie. Se fondant entre autres sur les
théories de Durkheim, Foucault et Kristeva, elle fait état de la manufacture
de l’exclusion qui ne saurait fonctionner sans la phobie ancestrale des
sociétés humaines pour l’abjection, objet du mal par excellence, et dont la
représentation procure, paradoxalement, une jouissance. Paroxysme de
l’abjection : la mort. Dans le corpus étudié, l’autrice braque la lumière sur
douze parias et marginaux – de Séraphin Poudrier (Un homme et son péché) à
Wilfrid (Littoral) en passant par Thomas Roy (Sur le seuil) –, qui entraînent
dans leur sillage décès, crimes et suicides, souvent illustrés de manière
presque complaisante. Le point commun de ces personnages inoubliables, et la
raison de leur rejet par la société bien-pensante, est, curieusement, leur
supériorité. En somme, cette étude fouillée illustre bien le paradoxe qui
oppose l’abjection de ces intouchables à leur pureté et le rejet qu’ils
provoquent à une attirance certaine des auteurs, des réalisateurs et du
public.
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