Essai sur les variations saisonnières des sociétés Eskimo
EAN13
9782381113005
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Essai sur les variations saisonnières des sociétés Eskimo

Le Mono

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782381113005
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La manière dont les sociétés Eskimos sont fixées au sol, le nombre, la nature,
la grandeur des groupes élémentaires dont elles sont composées, constituent
des facteurs immuables et c'est sur ce fond permanent que se produisent les
variations périodiques que nous aurons, plus tard, à décrire et à expliquer.
C'est donc ce fond qu'il nous faut, avant tout, chercher à connaître. En
d'autres termes, avant de faire leur morphologie saisonnière, il nous faut
d’abord constituer, dans ce qu'elle a d'essentiel, leur morphologie générale.

Les Eskimos sont actuellement situés entre le 78° 8’ de latitude nord (sur la
côte nord-ouest du Grönland) et le 53o 4’ au sud, sur la baie d'Hudson (côte
ouest), limite extrême qu'ils atteignent régulièrement, mais où ils ne
séjournent pas. Sur la côte du Labrador, ils vont environ jusqu'au 54e degré,
et, sur le Pacifique, jusqu'au 56o 44’ de latitude nord. Ils couvrent ainsi un
espace immense de 22 degrés de latitude et de près de 60 degrés de longitude,
qui s'étend jusqu'en Asie, où ils ont un établissement (celui d’East Cape)...

Les Eskimos ne sont pas seulement des peuples côtiers ; ce sont des peuples de
falaise, si du moins nous employons ce mot pour désigner toute terminaison
relativement abrupte de la côte sur la mer. C'est qu'en effet - et c'est là ce
qui explique la différence profonde qui sépare les Eskimos de tous les autres
peuples hyperboréens - les côtes qu'ils occupent, sauf les deltas et les
rivages toujours mal connus de la Terre du roi Guillaume, ont toutes un même
caractère : une marge plus ou moins étroite de terre, borde les limites d'un
plateau qui s'affaisse plus ou moins brusquement vers la mer. Au Grönland, la
montagne vient surplomber la mer, et, de plus, l'immense glacier auquel on
donne le nom d'Inlandsis (glace de l'intérieur) ne laisse même qu'une ceinture
montagneuse dont la partie la plus large (large à cause des fiords et non pas
par elle-même) mesure à peine 140 milles. De plus, cette ceinture est coupée
par les décharges, sur la mer, des glaciers intérieurs. Les fiords et les îles
des fiords sont seuls à être protégés contre les grands vents, et, par suite,
à jouir d'une température supportable ; seuls, ils offrent des champs de
pâture au gibier ainsi que des fonds poissonneux, facilement accessibles, où
viennent pêcher et se faire prendre les animaux marins.
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