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Conseillé par o n l a l u28 août 2016
Pire qu'une vengeance
Voici l'éclaireur de cette rentrée au rayon polar, un parfait inconnu sorti du bois avant le trop-plein de septembre. Un pari audacieux de l'éditeur mais pas un pari fou, tant « Le Verger de marbre », premier roman de l'Américain Alex Taylor, regorge de beaux fruits. L'auteur - homonyme d'un journaliste de télé et d'un chanteur anglais - affiche le pedigree de tous ces romanciers d'Outre-Atlantique qui ont d'abord un peu vécu avant d'oser raconter. Une foule de petits boulots, un poste d'enseignant en littérature à l'Université du Mississippi, un recueil de nouvelles primé, et puis ce livre, donc, qui lui a pris trois années... Dans cette veine sudiste qui a donné à l'Amérique tant de grands écrivains, il use des codes du roman noir pour dépeindre l'atmosphère poisseuse et les mentalités étriquées d'une petite ville du Kentucky. L'argument est un classique du genre : un jeune homme, dont la famille exploite un petit ferry sur la rivière, s'enfuit après avoir occis un mystérieux braqueur.