Salman Rushdie romancier

Damian Grant, Madeleine Descargues-Grant

Presses Universitaires du Septentrion

  • Conseillé par
    7 juillet 2015

    Damian Grant - son mot préféré : « Paradoxe »

    Le mot de la traductrice : Paradoxe : parce que la découverte du paradoxe est la première manifestation de l'esprit d'indépendance intellectuelle et qu'elle ouvre l'esprit sur le monde des contradictions. Je me rappelle, adolescente, la révélation que fut le paradoxe du menteur. S'il dit : «Je mens toujours», forcément, il ne ment pas, au moins une fois... Vertigineux ! Repérer les paradoxes, c'est une gymnastique de l'esprit qui apprend à se méfier des discours simplistes, en politique par exemple, et qui fait trébucher les vérités trop sûres d'elles-mêmes. Mais le paradoxe n'est pas seulement le petit provocateur qui prend plaisir à démonter les idées reçues, quitte à contrarier l'opinion commune - la doxa -, selon son étymologie. Il ne se contente pas de mettre fin à l'âge de la crédulité, de nous faire reconnaître nos propres absurdités ; il renforce la confiance en la complexité de la vie et en l'ingéniosité du vivant. Il donne au romancier - ici, Rushdie - la foi du doute.

    (Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)