Le Portrait de Dorian Gray
EAN13
9782367530031
Éditeur
Kinoscript
Date de publication
Collection
3raisons
Langue
français
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Le Portrait de Dorian Gray

Kinoscript

3raisons

Livre numérique

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Le Portrait de Dorian Gray, c’est une sorte de Dracula, mais sans hémoglobine.
Un « roman d’horreur » que le chef d’œuvre de Bram Stoker rejouera à sa
manière, quelques sept ans plus tard, en 1897, comme finale d’une époque,
celle de la reine Victoria. Si les auteurs se connaissent bien, tous deux
irlandais, il faut souligner que la femme dont il est amoureux, Florence
Malcombe, lui préférera Stoker... Voilà le genre d’hapax existentiel qui vous
donne à écrire un roman.

Ainsi, pourrait-on comprendre que Wilde, blessé par cette déception amoureuse,
se soit alors tourné vers une sorte de dandysme hédoniste, tout en solipsisme,
dont Le Portrait de Dorian Gray se fait l’écho. Et ce n’est pas à Lord Henri
que Wilde ressemble - il lui sert à exposer ses réflexions sur l’esthétisme -
mais plutôt à Dorian lui-même, obsédé par sa propre personne, dévoré par sa
beauté physique. A tel point que le réel s’en trouve bouleversé, que les lois
de notre monde se transforment peu à peu, à l’insu de tous. Dorian est une
beauté éternelle (comme Dracula) qui prend des vies pour survivre.

Et Wilde de se servir de ce monstre pour donner au lecteur de brillantes
saillies d’observation sur l’être et l’apparence. L’impossibilité absolue pour
Gray de se dissocier de Dorian, l’être en chair de l’être de peinture,
réactive le débat antique où Platon et les Sophistes se livreront des guerres
sans merci. Pour Wilde, comme pour Gorgias de Léontium, l’être n’est que
l’apparence et réciproquement. La volonté de cacher ce que l’on est se trouve
vaine et absurde, puisqu’elle finira toujours par éclater au grand jour.

Cette critique de l’idéalisme, assez conventionnelle, s’accompagne d’une
distance prise avec l’hédonisme, si fashion aujourd’hui en France : la
recherche du plaisir n’est pas une mince affaire et les abîmes qui le bornent,
une véritable ruine. Reste à l’individu, pour se construire, à faire de sa vie
une œuvre d’art, sans démesure et prétention.

Cette traduction est celle de la version traditionnelle, quelque peu censurée,
du Lippincott’s Monthly Magazine en 1890 : Craig Lippincott, l’édtieur de
Wilde, avait en effet supprimé toute allusion à la « décadence » des
personnages... Kinoscript & Stvpress prépare une traduction inédite à partir
de l’édition anglaise non-censurée, parue aux Presses Universitaires de
Harvard en 2011.
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