Ranger l'animal : Exemples de droit colonial et analogies contemporaines
EAN13
9782351132494
Éditeur
ediSens
Date de publication
Collection
L'impact environnemental de la norme
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Ranger l'animal : Exemples de droit colonial et analogies contemporaines

ediSens

L'impact environnemental de la norme

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782351132494
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    29.99

Autre version disponible

Le groupe d’Histoire du droit des colonies de Montpellier (HDC) poursuit sa
réflexion sur l’impact de la norme en milieu contraint, considérant à la fois
l’espace colonial français et ses analogies contemporaines.

Après avoir porté un premier regard en 2011 sur la norme en matière
d’environnement, il a rassemblé à nouveau plusieurs chercheurs de disciplines
aussi différentes que le droit, l’histoire, la pharmacie ou la philosophie
pour questionner cette fois l’emprise de la norme sur l’animal.

Découvrir l’animal suppose de voyager dans l’espace et dans le temps, de
traverser tous les continents, toutes les périodes (de la Grèce antique à
aujourd’hui, en passant par l’époque coloniale). Partout et toujours, il
apparaît qu’il échappe aux classifications dans lesquelles on cherche à le
cantonner. De par sa nature même, l’animal dérange. D’ailleurs, en dépit — ou
à cause – des 1 460 articles répartis dans 37 codes différents que le droit
français lui a déjà consacrés, il se retrouve encore aujourd’hui au cœur de
notre actualité juridique la plus récente.

L’animal serait-il trop incertain pour pouvoir être rangé ? Il appartient en
effet à nombre d’espèces qui se bousculent dans cet ouvrage : bovins, équidés,
chiens, poissons... et maintenant primates non humains. Il répond à de
multiples fonctions : animal de laboratoire, animal mis au travail, animal de
guerre, animal de compagnie, animal produit de consommation... et se retrouve
affublé d’une quantité de qualificatifs : sacralisé, errant,
transcatégoriel... Et même un simple bœuf n’est peut-être pas qu’un bœuf !

Si l’animal n’était pas si compliqué, nous aurions réussi à le ranger. En
réalité, qu’il soit « singulier-pluriel » « transcatégoriel » ou envisagé de
manière singulière, l’animal demeure, comme le reste des choses auxquelles le
droit l’associe, l’objet de l’opportunisme de l’homme habile à en tirer le
meilleur parti, la plus grande utilité, l’utilité primant la nature. De fait,
quel que soit l’appareil normatif qu’on invente pour lui — et cet ouvrage le
montre brillamment —, l’animal finit toujours par révéler et finalement
conjuguer nos pluralités, nos diversités, nos points de vue « à partir d’un
point » où l’homme n’est jamais loin ou tout contre.

Si l’animal dérange, l’homme est celui qui le range. Lequel des deux est-il
alors le vrai facteur du désordre de l’ordre animal ?

Éric de Mari, professeur d’histoire du droit, et Dominique Taurisson-Mouret,
ingénieur de recherche CNRS, conduisent dans l’UMR « Dynamiques du droit » les
recherches originales menées depuis plus de dix ans sur l’emprise du droit
dans l’espace colonial français et ses conséquences sur les territoires ex-
colonisés.
S'identifier pour envoyer des commentaires.