- EAN13
- 9782221184325
- Éditeur
- FeniXX rédition numérique (Robert Laffont)
- Date de publication
- 1990
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
Le football est une fête. L'idéal serait de ne jamais en interrompre le jeu,
de laisser celui-ci se développer sans en contrarier le cours ; en fait, je
n'ai jamais aimé siffler, car c'est casser le rythme du match, en briser la
beauté. D'une certaine manière, c'est aussi aller contre l'esprit du jeu, tel
que l'ont défini les textes qui en régissent les lois. Vous imaginez bien
qu'on ne peut pas ne pas siffler, ce serait trop beau, on doit malgré tout
faire respecter les règles. À cette fin, nous autres, arbitres, n'avons qu'une
fraction de seconde pour savoir s'il y a effectivement faute et, si faute il y
a, pour savoir si elle lèse vraiment l'équipe de l'agressé : la règle de
l'avantage est d'autant plus fragile qu'elle est capitale. Si elle est laissée
au libre-arbitre de l'homme en noir, c'est à chacun, joueurs et spectateurs,
de la comprendre, de la défendre et de la protéger, car c'est d'elle que
dépend l'esprit du jeu. Après tant de matchs, plus d'un millier, même s'il
m'est arrivé parfois de me tromper, je voudrais au moins laisser le souvenir
d'un homme honnête qui n'a jamais privilégié quiconque, sinon la seule beauté
du sport que j'aime par-dessus tout.
de laisser celui-ci se développer sans en contrarier le cours ; en fait, je
n'ai jamais aimé siffler, car c'est casser le rythme du match, en briser la
beauté. D'une certaine manière, c'est aussi aller contre l'esprit du jeu, tel
que l'ont défini les textes qui en régissent les lois. Vous imaginez bien
qu'on ne peut pas ne pas siffler, ce serait trop beau, on doit malgré tout
faire respecter les règles. À cette fin, nous autres, arbitres, n'avons qu'une
fraction de seconde pour savoir s'il y a effectivement faute et, si faute il y
a, pour savoir si elle lèse vraiment l'équipe de l'agressé : la règle de
l'avantage est d'autant plus fragile qu'elle est capitale. Si elle est laissée
au libre-arbitre de l'homme en noir, c'est à chacun, joueurs et spectateurs,
de la comprendre, de la défendre et de la protéger, car c'est d'elle que
dépend l'esprit du jeu. Après tant de matchs, plus d'un millier, même s'il
m'est arrivé parfois de me tromper, je voudrais au moins laisser le souvenir
d'un homme honnête qui n'a jamais privilégié quiconque, sinon la seule beauté
du sport que j'aime par-dessus tout.
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