La période de l'Occupation vue du point de vue des femmes.Une entreprise inédite et passionnante menée par l' historienne anglaise Anne Sebba et qui n'avait jamais fait l'objet d'une étude aussi fouillée. Quel fut le quotidien de ces millions de femmes pendant ces années sombres c'est ce que cette enquête dévoile avec beaucoup de témoignages dont un bon nombre sont inédits. Le titre du livre pourra sembler provocateur.Or c'est bien de La Parisienne dont il est ici question, celle qui incarne cette femme élégante et qui aura la préoccupation de le rester tout au long de cette période même quand il lui a fallu prendre des risques où sortir les armes et tirer sur l'occupant.L'auteure s'en explique très bien en ces termes: "Si de nombreuses Anglaise et Américaines eurent l'occasion de revêtir un uniforme, s'octroyant de fait la supériorité morale d'avoir combattu le fascisme,les Françaises ne purent le faire.
La décision de soigner leur apparence, de rester chics et élégantes autant que faire ce peut, de ne pas permettre aux nazis de balayer tout respect de soi fut leur manière de porter l'uniforme."
Les Parisiennes ou le courage des femmes sous l'Occupation!

Quel bonheur de retrouver Karel Capek! Et qu'ils sont jolis ces "Contes d'une poche et d'une autre poche" que publient les éditions Du Sonneur. Tout le meilleur de Capek est réunit dans ce volume. Des nouvelles où s'exprime toute la finesse, la fantaisie , l'humour, l'élégance et l'humanisme de cet écrivain thèque des années trente. A découvrir au plus vite!

Insolite prix Goncourt 1958 et qui n'est pas sans rappeler celui de l'an passé,"Saint Germain ou la négociation" est lui aussi un petit chef d'oeuvre de roman historique.Le contexte des guerres de religions et plus précisément celui de négociations menées entre protestants et catholiques offre le prétexte pour l'auteur de nous instruire sur l'art subtil de la diplomatie élevé ici avec brio au rang des Beaux-Arts. Un classique intemporel à découvrir.

Mihail Sebastian est le personnage clé de ce superbe roman de Lionel Duroy. Un personnage que l'on suit à travers les yeux d'Eugenia sa maîtresse. Ecrivain roumain quasi inconnu en France Mihail Sebastian a été un des phares de l'intelligentsia roumaine des années 30. Juif il revendiquera avec courage de pouvoir l'être pleinement en tant que Roumain. Auteur de théâtre, romancier, il croise ses contemporains et amis (Mircea Eliade, Ionesco, Cioran...) en s'indignant de les voir tous sombrer dans la folie de l'antisémitisme triomphant. C'est le grand sujet du livre, sa grande interrogation aussi : comment des intellectuels ont ils pu si rapidement se laisser gagner par une idéologie du désastre et de la haine. Un roman puissant, grave et universel.

A la mort de sa mère biologique le narrateur de ce court roman , hérite de la bibliothèque de celle-ci. 1144 livres. Il en est informé, d'une simple lettre, par un notaire qui ne lui dira rien de cette femme qui a choisi à sa naissance de l'abandonner."Il n'est pas rare d'hériter d'une bibliothèque; il l'est davantage si ce legs provient d'une inconnue et si cette inconnue est votre mère."
C'est là toute la trame du livre.En dire plus gâcherait le plaisir de sa découverte. C'est un premier roman et c'est un coup de Maître! Un livre qui s'annonce d'emblée comme un classique à venir. Un éloge sans pédanterie de la lecture, du lecteur et des livres!