sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

roman

Le Livre de poche

6,60
Conseillé par
21 octobre 2012

Quand le commissaire van In se rend sur les lieux du suicide par pendaison du conseiller à la cour de cassation Marcus Heydens, il est lui aussi d'humeur à se pendre. Hannelore est rentrée à pas d'heure et sérieusement éméchée d'un rendez-vous avec son amour de jeunesse, Valentin qui n'est autre que le fils du suicidé. Furieux car persuadé de la trahison de sa compagne, van In n'a pas la tête à son enquête mais garde suffisamment de lucidité pour conclure qu'il ne s'agit pas d'un suicide, d'autant qu'Hannelore lui remet les lettres de menace, confiées par Valentin, que recevait régulièrement le mort. Il se lance donc dans une enquête qui va l'emmener du monde très fermé de la franc-maçonnerie jusqu'aux secrets d'alcôve du palais royal.

Encore une enquête menée tambour battant par les amants terribles de Bruges. Van In, consumé de jalousie, Hannelore à deux doigts de retomber dans les bras de son premier amour et autour d'eux, leurs habituels comparses : le commissaire en chef De Kee, le juge Beekman et le fidèle brigadier Versavel. Ils vont naviguer dans les méandres d'une famille très spéciale, se frotter au goût du secret des francs-maçons, Hannelore mettra sa vie en danger et van In rencontrera le roi en personne et au final, après avoir évité le pire, ils seront encore plus amoureux qu'avant.
Un très bon opus de cette série assez inégale qui a toutefois le mérite de promener le lecteur dans les rues de la belle Bruges.

roman

Le Livre de poche

Conseillé par
19 octobre 2012

Charleston, Caroline du Sud. Un visage ingrat, de grosses lunettes, Léo King est surnommé Le Crapaud mais c'est un moindre mal comparé au mépris de sa mère, au suicide de son frère, à sa longue dépression et à sa condamnation à des travaux d'intérêt général pour possession de drogue. Après cette enfance chaotique, 1969 marque un tournant dans sa vie de crapaud mal-aimé et déprimé. Des rencontres vont transformer sa vie et il va créer autour de lui un groupe d'amis "à la vie à la mort" constitué de jeunes de son âge aussi différents que possible, noirs et blancs, pauvres et riches. Neuf adolescents qui vont s'apprécier, s'aimer, se déchirer mais qui seront toujours liés malgré les préjugés de classe ou de race, malgré leurs différences.
Quand vingt ans plus tard, l'une d'entre elle fait le rappel des troupes pour retrouver son frère disparu, ils sont tous là, fidèles et solidaires, unis comme autrefois.

Mon premier Pat CONROY! 800 pages d'amour, d'amitié, de tendresse, de coups durs, 800 pages de la vie d'une bande d'adolescents qui s'aiment, qui grandissent et qui se battent contre les préjugés, les désillusions, les aléas du destin. Des personnages hauts en couleurs, attachants, parfois énervants, des dialogues percutants, pleins d'humour et un narrateur, Léo King, adorable, fort et fragile, plein de recul et d'ironie. J'ai adoré ce roman-fleuve, sans temps morts, cette saga qui m'a emmenée de Charleston à San Francisco avec cette petite bande qui est devenue la mienne. Je ne voulais pas quitter mes amis et j'ai eu beaucoup de mal à tourner la dernière page et à les laisser à leur vie sans moi dans cette magnifique ville qu'est Charleston. J'ai lu ici et là que cet opus de CONROY était loin d'être le meilleur! J'ai hâte de lire les autres s'ils sont encore mieux que celui-ci que je trouve époustouflant.
Un roman qui a les saveurs du Sud, l'odeur du jasmin, des magnolias et le goût du sel de l'océan. Je le recommande vivement.

Conseillé par
19 octobre 2012

Depuis le jour béni de leur mariage, il y a 56 ans de cela, Zika et Joseph ne se sont jamais quittés jusqu'au jour où Joseph découvre Zika évanouie dans la cuisine devant le four où une tarte aux pommes commence à brûler. Paniqué devant ce corps qu'il a cru mort, le vieil homme a un instant de faiblesse et appelle les enfants à la rescousse. Zika doit voir un cardiologue, faire des examens, suivre un traitement. Elle ira donc s'installer chez Isabelle à Paris. Mais l'appartement est trop petit pour héberger le couple et Joseph part à Montfort chez Gauthier. Les vieux amants, les éternels amoureux, vivent douloureusement cette première séparation. Pour apaiser leur souffrance, ils s'écrivent de longues lettres passionnées, évoquant leur amour toujours intact, leurs souvenirs et leur nouvelle vie auprès d'un enfant qui a grandi et qu'ils connaissent si peu.

Le temps passant, la séparation devient intolérable mais Gauthier et Isabelle, enfermés dans leurs propres problèmes, ne sont pas prêts à changer les choses. Jusqu'au drame final...

L'amour qui transcende tout, le désir qui perdure et fait fi du temps qui passe, la jalousie toujours intacte...Zika et Joseph forment un couple dont on envie la force des sentiments et la longévité. Pourtant, leurs enfants ont été blessé par cet amour exclusif qui leur laissait peu de place. En s'occupant de sa mère, Isabelle trouve une occasion de se l'accaparer, de l'éloigner de ce père trop présent et de régler des comptes. A un âge où le vieux couple pense en avoir fini avec leurs devoirs de parents, Zika et Joseph se retrouvent confrontés à des adultes qu'ils connaissent finalement très peu. Parce qu'ils se sont trop aimés l'un l'autre pour s'intéresser à tous ceux qui leur étaient extérieurs? Peut-être... Peu importe pour les amoureux de toujours qui font leur force de ce sentiment fort et toujours présent. La séparation qui se prolonge au delà du supportable les amène à réfléchir à leur âge, leur impuissance, leur humiliation de voir les rôles s'inverser. Vieillir, c'est prendre la place des enfants et se laisser guider par eux. Difficile quand on a du caractère et qu'on n'a jamais eu besoin de personne. L'obsession d'Isabelle tourne au drame, Gauthier se détourne de sa famille et c'est toute l'histoire qui prend un tour très sombre.
Au fil de lettres au charme désuet, une belle réflexion sur l'amour, la maternité, la vieillesse...Une belle lecture, forte, dramatique, un peu effrayante aussi.

Un immense merci à Dialogues croisés et à Caroline pour cette lecture qui bouleverse et secoue.

20,00
Conseillé par
18 octobre 2012

Après des études de sciences, Pierre Hunter revient à Shale, la petite ville où il a grandi et où reposent ses parents. Sans projet ou ambition, il travaille comme barman au Valet de carreau. Lors d'une promenade en patins sur le lac gelé, il tombe à l'eau et est heureusement sauvé par Stella Rosmarin qui vit en solitaire dans une grande maison. Il tombe amoureux et entame une relation jusqu'à l'été où la jeune fille lui demande de ne rien changer à ses projets. Comme d'habitude, il part donc en auto-stop rejoindre sa cousine en Californie. Après ses vacances en famille, Pierre reprend la route du retour et tombe sur un conducteur malhonnête qui fuit en gardant son sac à dos. Pierre réussit à l'arrêter, récupère son bien et au passage emporte aussi une grosse somme d'argent caché sous le capot de la camionnette. Furieux, le voleur volé retrouve sa trace et arrive à Shale, décidé à lui faire la peau et à récupérer son magot.


Cela commence comme une sympathique petite histoire narrant les exploits pas toujours héroïque d'un jeune homme dont on se demande s'il est un maître zen ou un crétin fini. Puis les choses se corsent, le roman gentillet devient roman noir, le danger rôde, notre jeune homme est pris en chasse par un tueur. Mais Tom DRURY ne s'arrête pas là! Il agrémente son récit d'une pointe de fantastique avec la mystérieuse Stella, l'amoureuse de Pierre qui a l'air de savoir bien des choses sur le passé et l'avenir.
Cet Objet Littéraire Non Identifié m'a plongée dans une profonde stupeur. Trop cartésienne, j'ai été déroutée par les chemins qu'emprunte l'auteur en mêlant tous les genres. Ma lecture achevée, je ne sais toujours pas la définir...Chronique sociale d'un bled paumé des Etats-Unis? Roman d'amour? Western? Polar? Roman fantastique? En fait La contrée immobile et tout cela à la fois et il ne faut pas trop y réfléchir en le lisant mais se laisser porter par l'imagination fertile de l'auteur, son sens du dialogue, ses personnages décalés, son humour absurde et sa façon de bousculer les codes. Je suis perplexe mais je n'ai pas détesté.

Conseillé par
18 octobre 2012

Yaël a bientôt 41 ans, son petit Simon, lui, en a 3 et entre en maternelle et Yann l'a quittée sans préavis. En ce 3 septembre, Yaël va mal... Seule, abandonnée, malheureuse, elle vit au gré de la garde partagée de son fils, une semaine sans presque quitter son lit alterne avec une semaine à donner le change à Simon. La blessure est profonde, le désespoir abyssal mais la vie reprend le dessus. Après le chagrin, vient la colère, salvatrice, puis le questionnement et finalement l'apaisement, la conscience d'une nouvelle vie, libre et pourquoi pas heureuse... Des amies, des liaisons, la reprise de ses cours d'économie, peu à peu les choses s'améliorent et Yaël consigne dans son journal son cheminement, son évolution. Ecrire devient la thérapie qui la sauve du naufrage.


La situation de départ n'a rien d'original. Un homme quitte sa femme pour une plus jeune qu'elle et la femme délaissée sombre dans l'auto-apitoiement. Mais passées ces premières pages, on assiste à la renaissance d'une quarantenaire qui s'interroge sur sa vie et ses sentiments avec beaucoup de lucidité. Le quotidien bouleversé lui permet de redevenir mère après une semaine de séparation, de redevenir femme dans les bras d'un amant de passage, de retrouver ses amies, de confronter son expérience à celles d'autres femmes de son âge. Yaël s'interroge et interroge ses amies: que signifie avoir 40 ans? Peut-on être encore désirée par un homme ou faut-il se résigner à ne plus plaire? Arrivée à mi-chemin entre la naissance et la mort, faut-il craindre le pire -la fin, la maladie, ou peut-on enfin respirer, libérée des contingences de la jeunesse? Questionnements, réflexions, travail sur soi...Yaël prend conscience que sa vie n'est pas finie, que l'avenir lui sourit. Pourquoi se cantonner à l'économie quand la littérature l'appelle depuis toujours? Ecrire pour faire de son cas personnel quelque chose de plus grand, de plus universel...
Au fil des saisons, l'histoire d'une femme qui se reconstruit sur les ruines de son couple, servie par une écriture entraînante et finement ciselée...le souffle de Virginia Woolf sans doute.

Merci à Caroline et Dialogues croisés pour cette lecture enrichissante.