Superbe BD biographique.
Si j’ai l’habitude de dire que je suis difficile pour les romans, je suis encore bien plus sélective pour les bandes-dessinées. J’en lis d’ailleurs très très rarement.
Pour celle-ci c’est évidemment le sujet qui m’a tout de suite intéressée : une BD retraçant la vie et l’œuvre de George Sand ? Il fallait absolument que je la lise.
Et j’ai vraiment bien fait.
Tout le côté biographie est très bien traité.
On découvre Aurore tout enfant, avant que ne s’abattent les premiers malheurs qui jalonneront sa vie.
Puis, page après page, on suit son enfance, sa jeunesse, son entrée dans le monde littéraire, ses amis, sa famille et ses amours.
Et bien sûr sa transformation en George Sand.
Tout y est très bien exposé, ses nombreux combats, ses premiers triomphes, ses choix, ses deuils, ses doutes, son imagination et son amour des lettres, qui sera sans aucun doute sa plus grande passion.
Les dessins sont superbes, fins, presque délicats, comme enrobés de douceur. Et pourtant, ils dégagent une force brute, brillante, qui charme le lecteur, à l’image de l’écrivaine dont ils nous font découvrir la vie.
Les dialogues sont excellents, plein de dynamisme et de simplicité, et les passages reprenant certaines phrases de l’autobiographie de George Sand ou de ses correspondances sont idéalement placés.
Trouver une bande-dessinée de plus de 300 pages n’est déjà pas courant, mais en trouver une qui, en plus, est passionnante de bout en bout, c’est encore plus rare.
Et c’est pourtant bien ce que sont parvenu à nous offrir Séverine Vidal, Kim Consigny et Les Éditions Delcourt avec « George Sand, Fille du Siècle ».
Ceux qui ne connaissent pas, ou n’ont pas lu George Sand depuis longtemps, ont là une excellente raison et une bien belle manière de la découvrir ou de la retrouver.
Quant à ceux qui connaissent son œuvre, ils replongeront avec plaisir dans leurs souvenirs de lectures en redécouvrant les moments et les situations qui ont donné matière aux romans de cette grande auteure.
Un ouvrage magique et magnifique que je recommande sans retenue.
À lire et/ou à offrir à tous les amoureux de littérature !
Coup de coeur.
Le nouveau thriller de Franck Thilliez rassemble à peu près tout ce que j’aime dans ce genre littéraire.
Et le mélange est si bien fait que je vois difficilement comment son prochain pourrait me plaire davantage que celui-ci !
Pour les fans de l’auteur, 1991 concentre tout ce que l’auteur sait faire de mieux : intrigue diabolique, rythme d’enfer, personnages aux petits oignons et fin jubilatoire, il y a donc de très fortes chances pour que vous adoriez ce titre-là.
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore ou qui n’ont lu que ses one-shots, vous pouvez également y aller les yeux fermés : 1991 racontant la toute première enquête de ce flic pas tout à fait comme les autres, aucune crainte à avoir si vous n’avez pas lu les précédents titres parlant de Sharko. C’est même une excellente façon de faire sa connaissance !
Les romans de Franck Thilliez créent toujours un joli buzz à leur parution. C’est d’ailleurs parfaitement justifié, et comme pour le vin, il se bonifie d’année en année.
1991 en est la preuve parfaite.
En 2021, parvenir à accrocher des thriller addicts en leur proposant une intrigue qui se déroule à une époque où toutes les technologies dont nous ne pouvons plus nous passer n’existaient pas encore, c’est une belle gageure.
Et pourtant, une fois encore il arrive à nous embobiner dès les premières pages.
À partir de là, perdez tout espoir de reposer ce livre avant de l’avoir terminé : vous n’en aurez ni l’envie, ni la possibilité !
Chamboulés, vous le serez certainement lors de certaines scènes. On sait avec quelle dextérité l’auteur aime jouer avec nos nerfs... et avec nos limites. Et pourtant, à chaque fois il parvient à les repousser un peu plus loin.
L’enquête vous prendra aux tripes, et vous retournera l’âme de temps en temps, aucun doute là dessus. Elle se déroule 30 ans en arrière, mais n’est ni moins prenante ni moins sombre que les autres. Loin s’en faut.
Ce petit voyage dans le temps à la suite du jeune Sharko est un vrai régal. Qu’il est bon de se retrouver loin de 2021 pendant quelques heures !
Alors, prêts à vous lancer dans ces 500 pages ?
Si ce n’est pas encore fait, n’hésitez pas !
Plein d'humanité.
Une petite poignée de secondes sont-elles suffisantes pour faire basculer un être ?
Comment un moment aussi fugace pourrait-il impacter le restant d’une vie ?
La réponse est simple : en ôtant celle d’une personne.
Juste comme ça, elle est là, et l’instant d’après, elle n’y est plus.
Le soir du 31 décembre 1995, Madeline va commettre ce geste terrible.
Définitif. Incontrôlable.
Et, surtout, inexplicable.
En une minute, une toute petite minute, son étoile s’est éteinte, et son univers s’est retourné.
Mais que s’est-il passé exactement à ce moment-là ?
Vingt ans plus tard, Mad sort de prison après avoir insisté pour purger l’intégralité de sa peine.
Pour autant, elle n’a jamais excepté de raconter à qui que ce soit ce qu’il s’est passé réellement pendant cette fameuse minute.
Laurence Peyrin sait décidément très bien créer des personnages attendrissants malgré leurs failles.
Que ce soit Madeline, Mira, Sarah, Dylan ou Ezra, on s’attache à chacun, tout en gardant en mémoire que nous avons encore beaucoup à découvrir sur eux au fil des pages...
La double temporalité choisie par l’auteur nous permet, d’une part, de suivre Madeline à partir de sa remise en liberté et d’appréhender les changements à accepter avec elle, et d’autre part, de la suivre depuis la fameuse nuit, puis durant toute son incarcération.
Et à mesure que les chapitres défilent, la Madeline d’avant nous permet de mieux cerner celle d’aujourd’hui.
La plume est à la fois délicate et directe.
Les chapitres se déroulant à Bedford Hills sont criants de vérité, parfaitement sombres, mais sans aucune exagération, et ne font que d’autant plus ressortir la luminosité et le sentiment de liberté de ceux se déroulant à Sag Harbor ou à Montauk.
L’intrigue est fine, très joliment développée, et tient le lecteur jusqu’au bout.
Le rythme est changeant, selon les lieux des chapitres, et s’accorde à chaque fois très bien aux situations vécues.
Vingt années, aussi noires soient-elles, suffisent-elles pour se pardonner une seule minute de sa vie ?
Durant 480 pages, rédemption et culpabilité se feront une guerre sans merci.
Et si ça vous était arrivé à vous, qu’auriez-vous choisi ?
Histoire d'une survivante.
Qu’il est délicat de chroniquer une telle lecture.
Parce qu’il ne s’agit pas d’une fiction, mais bien de l’histoire de Lacy M. Johnson. Chaque lecteur percevra et vivra donc cette lecture en fonction de son vécu personnel, et, également, de son état d’esprit à l’instant T.
Un récit romancé, sans romance, sans nuance, sans fioriture.
Juste son histoire. Les faits tels qu’ils se sont déroulés.
Un écrit à l’état brut.
La poésie du texte est précisément dans l’absence totale d’intention d’enjoliver ou, au contraire, de noircir les faits.
Elle se raconte, elle nous raconte, sans chercher à avoir notre aval, ni, surtout, notre pitié.
Ça s’est passé. Elle l’a vécu. Elle le dit, sans essayer d’amoindrir le choc ou d’appuyer sur le rendu.
Ses mots à elle, posés sur ses douleurs propres.
Ses mots sur ses maux...
Exercice cathartique ? Peut-être.
Le meilleur moyen de sortir de l’enfer n’est-il pas d’en ouvrir les portes en grand ?
L’offrir à tous, pour s’en libérer soi-même.
Mais sans jamais se victimiser.
Attention, victime, elle l’a été, le sera toujours un peu, par conséquent.
Mais de pitié ou de compassion, elle n’en réclame aucune.
D’où, peut-être, ce langage presque brutal, ces énoncés parfois cliniques. Il est difficile de mettre de la distance avec nos douleurs, les raconter c’est déjà beaucoup. Si en plus il faut les triturer dans tous les sens pour qu’elles soient moins effrayantes, elles n’en sortiraient que plus lancinantes encore.
Montrer l’hématome, mais sans appuyer dessus.
Raconter la blessure, c’est toujours la revivre un peu. Mais parfois ça peut aussi aider à en calmer la brûlure.
Je ne suis pas encore morte est le récit d’une souffrance physique et psychologique intense, infligée par l’autre.
Comme trop de victimes en subissent chaque jour.
Alors il est nécessaire d’en parler, pour les expurger, pour les faire connaître, pour alerter sur leur existence.
Tout mettre en mots pour toutes celles qui ne le peuvent pas.
Ou qui ne le peuvent plus...
Lire ce livre c’est comme écouter l’auteure. C’est se placer face à elle, prendre ses douleurs et ses cicatrices comme elles viennent.
L’écouter elle, pour les entendre toutes.
Parce qu’il le faut.
Thriller pur jus.
Rien de tel qu’une balade en forêt pour s’oxygéner, se changer les idées... et accessoirement se faire assassiner si vous avez eu le malheur de choisir celle de Redwoods !
Si vous pensez avoir tout lu sur ce sujet c’est que vous ne connaissez pas encore Olivier Bal.
Et qu’il vous faut découvrir La Forêt des Disparus.
Rassurez-vous, nul besoin d’avoir lu L’Affaire Clara Miller pour savourer ce nouveau titre.
Redwoods est la petite ville américaine typique. Isolée des immenses cités urbaines, elle est essentiellement peuplée par les descendants des premiers colons à s’y être installés.
Bordée par ses plages d’un côté, et son immense forêt de l’autre, c’est presque une image d’Epinal.
D’ailleurs, comme dans celle-ci, cette petite ville à l’allure presque parfaite cache une réalité bien différente.
Comme tous ces touristes qui disparaissent dans sa forêt sans laisser la moindre trace...
Le jour où la jeune Charlie vient se réfugier chez Paul Green, l’ancien journaliste comprend qu’il va devoir creuser les sombres secrets de la ville et de ses natifs.
Lui qui s’était installé ici pour retrouver une vie paisible va devoir faire face à des horreurs bien plus terribles que toutes celles qu’il a déjà croisées.
Car la forêt a ses secrets, tout comme les habitants ont les leurs.
Olivier Bal s’amuse avec nos peurs les plus profondes, celles qui remontent à l’enfance, où le conte était la mise en garde que nos parents nous offraient avant de dormir.
Une forêt multicentenaire, un village abandonné, une ville aux étranges coutumes, des habitants taiseux et des disparitions inquiétantes, voilà les ingrédients de ce thriller efficace et imagé qui vous embarquera dans une lecture effrénée.
Le style de l’auteur est toujours aussi efficace, et le rythme, lui, totalement addictif.
Certaines scènes vous donneront sûrement la chair de poule, et ça tombe puisque c’est le but recherché !
Si l’énigme a toute sa place, c’est surtout l’atmosphère qui m’a le plus marquée.
Bien que j’aie préféré l’intrigue de Clara Miller, c’est clairement l’ambiance de la Forêt des Disparus qui me restera le plus longtemps en mémoire.
Un thriller à découvrir. Frissons garantis !!