Le Carnet À Spirales .

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Les lectures de l'équipe du Carnet à spirales pour vous aider dans vos choix, vous accompagner dans vos nuits blanches, dans vos heures d'évasions romanesques.
Peu adeptes des étoiles nous avons décidé d'en donner 5 par défaut à nos recommandations.
Au plaisir de vous lire et de vous recevoir au Carnet à spirales

19,50
Conseillé par (Libraire)
23 novembre 2022

Vivance est une errance vivante, une parenthèse à bicyclette sur les routes de France, une galerie de portraits, un regard perçant, un humour vachard, une aventure littéraire hors des sentiers battus. Vivance est un sacré roman.

Et pourtant, honnêtement, malgré le succès du premier roman de l’étonnant David Lopez, le piteux lecteur que je suis était resté sur le bas-côté de la route, un coup de pompe, une fringale. Et pourtant, Vivance m’a emporté, juché sur le porte-bagages brinquebalant de son deux-roues joliment nommé Séville. Le rythme, le phrasé, le raccourci de la pensée, l’inventivité de la langue, du vocabulaire donnent à Vivance la beauté d’un paysage littéraire et géographique qui ne s’appréhende pas seulement à pied ou en selle. Ce livre se mérite. Il faut prendre le temps d’y plonger la tête la première en acceptant tout, comme ce cycliste à la poursuite d’une hirondelle. Drôle de type notre héros ! Quoique héros ne soit pas de mise ! Drôle d’escogriffe, petit pinceau à la main, désireux de repeindre sa maison, juché sur un escabeau branlant. Et ce début de roman, ce Noël dont on ressent aussitôt le côté malsain, quelle entrée en matière : « Ah mince, j’ai tué » ! Errance vivante. Se laisser conduire le nez au vent, avancer, soi-disant à la recherche de Cassius, le chat envolé, sur les petites routes de la France rurale, traverser des villages, s’arrêter aux terrasses toujours le nez au vent et faire la nique au temps. Dormir sous la tente. S’éveiller au matin. S’éveiller simplement et totalement. Être naseaux ouverts, oreilles à l’affût, yeux perçants. Ne pas aller à la rencontre mais laisser venir à soi et partager soit une minute soit plusieurs jours d’autres vies. Ce livre est tendre. Ce livre est cruel. Une tendresse folle d’un rien ou d’un amour naissant émouvant, d’un verre de vin et d’une douche enfin, d’un regard et d’une poussée dans le dos lors d’une montée rude. Ce livre est cruel comme sait l’être la vie. Ce livre est beau.

Conseillé par (Libraire)
23 novembre 2022

Le narrateur, batelier, lors d'une escale sur le Doubs dans un petit village assoupi, fait la connaissance de Lazare, ainsi que le nomment les villageois, homme au visage criblé de cicatrices qui porte comme un fardeau une vilaine histoire. Curiosité aiguisée, notre narrateur partira pour quelques heures de pêche sur la barque de Lazare qui lui dévoilera ce mystère qui l'entoure. Une histoire d'amitié et d'amour, puis de ressentiments, de haine et de violence pour finir, au contact d’un couple improbable formé d’Ouliana, superbe et envoûtante Kazakhstanaise et d’Endrik Fornblung, Allemand de 30 ans son aîné et ancien pilote de ligne fortuné. C'est juste. Beau. Sans artifices. Un petit côté Simenon pour l'histoire et l'atmosphère, un côté Chabrol pour le jugement collectif du village bien-pensant. Ce roman possède un charme absolument addictif. Un petit bonheur de lecture faisant remonter à la surface la vase du canal et les secrets du village !

Conseillé par (Libraire)
23 novembre 2022

Traduites du macédonien, les onze nouvelles qui composent ce recueil, sont narrées à la première personne du singulier et sont joliment liées les unes aux autres, formant ainsi les pièces d’un puzzle permettant d’appréhender la société macédonienne par le prisme des relations conjugales et familiales. Tour à tour ironiques, franchement drôles ou très émouvantes, décalées ou très ancrées dans les traditions culturelles, elles sont autant de pastilles originales. Bien entendu, le mari ne possède pas franchement le bon rôle. Souvent fade, poète maudit, père médiocre, amant triste, sans aucune originalité, ce « cher mari » est une « prison ». Toutefois, Buzarovska, avec nuances, exprime également toute la complexité des épouses parfois désespérées. L’autrice possède aussi un véritable don pour dépeindre les enfants dans cet univers complexe qu’est la famille. Les chutes des nouvelles sont particulièrement réussies, la dernière notamment, grotesque à souhait.

Conseillé par (Libraire)
23 novembre 2022

Dans la plus grande tradition du grand roman américain de la route, ce Lincoln Highway est un pur bonheur de lecture. Quand, en 1954, après plus d’un an vécu en centre de détention pour mineurs, Emmett Watson rentre chez lui dans le Nebraska, il retrouve son jeune frère, attachant gamin gavé de romans d’aventures. Le décès récent de son père, la saisie à venir de sa ferme et son passé criminel par accident le poussent à prendre la route afin de retrouver sa mère, probablement en Californie. Et pourtant débarquent Duchess, combinard menteur, et Woolly, légèrement abruti, tous deux anciens collègues de détention d’Emmett. Duchess, suivi comme son ombre par l’ahuri Woolly, pique la voiture d’Emmett. Commence alors le compte-rendu, par la voix successive de ces protagonistes et par celle de nombreux autres clampins, bonimenteurs, prédicateurs, de dix jours de poursuite en train, à pied, en voiture. Hommage à la littérature et hymne à la liberté, ce roman se lit d’une traite.

Héloïse d'Ormesson

19,00
Conseillé par (Libraire)
23 novembre 2022

Ce Garçon au coq noir est un conte pour adultes, un conte à la fois exalté et calme, une petite merveille d’originalité. Martin est un gamin de 11 ans, seul survivant d’une famille massacrée par son père, dans un petit village où la violence, l’ignorance et la boisson distillent, tel du poison, le venin quotidien que ravive, si besoin, la crainte de la religion. Martin fait peur aux villageois, son coq noir toujours chevillé au corps, son intime ami, son seul confident. Sa haute conception de la justice, sa découverte de la peinture et de l’affection, lui font quitter ce maudit village afin de retrouver des enfants kidnappés par un mystérieux cavalier vêtu de noir. Démarre alors sa quête servie par une langue précise et poétique, régulièrement cruelle comme l’est le cœur des hommes affamés. Au pied du château où loge une tyrannique princesse, Martin devra se montrer rusé pour changer le cours de l’histoire. Un premier roman admirable et vraiment différent.