Le Carnet À Spirales .

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Les lectures de l'équipe du Carnet à spirales pour vous aider dans vos choix, vous accompagner dans vos nuits blanches, dans vos heures d'évasions romanesques.
Peu adeptes des étoiles nous avons décidé d'en donner 5 par défaut à nos recommandations.
Au plaisir de vous lire et de vous recevoir au Carnet à spirales

Conseillé par (Libraire)
24 février 2023

Abel Quentin signe un formidable roman sur un personnage « ordinaire » qui découvre, naïf contemporain, qu’imposer ses idées est devenu un combat, que l’échange d’arguments a disparu au profit d’une rhétorique unilatérale bien huilée, que pour s’exprimer dans les médias, il faut en connaître et maîtriser les codes.

Jean Roscoff fut brillant. Un vernis de salon sur des parquets devenus glissants avec le temps. Ce normalien, détaché savamment des affres quotidiennes, détaché volontaire de la course à la réussite qui le fuit, fut militant forcené chez SOS Racisme. Il croyait en un avenir radieux, un horizon dégagé, une société qui se transformerait harmonieusement. Mais Jean Roscoff est désormais, comme d’autres, un bout de terre, un « Finistère », qui se détache peu à peu et se perd en mer. Noyé par ses idéaux, convaincu que ses combats passés restent chevaleresques, il se noie, dans l’alcool également. Alors, trente-cinq ans après, qu’est-il devenu ? Lui, le dandy cynique des années 1980, flirtant avec ceux qui seront au pouvoir deux décennies plus tard, se perdant dans la conquête du sexe « faible ». Qu’est-il devenu, avachi sous trente kilos de trop, vivant seul, jeune retraité arc-bouté sur ses certitudes devenues archaïques. Trente-cinq ans plus tard, il termine et publie enfin un livre, une biographie. Trente-cinq ans plus tard, il devient la cible de ceux qui, déchaînés pour presque rien, poursuivent et pendent sur la place publique de la vindicte populaire ceux qui ont fauté. Mais Roscoff a-t-il vraiment fauté ? En fait, Robert Willow est devenu son obsession. Américain fuyant la folie maccarthyste des années 1950, trouvant refuge auprès de Sartre et de ses disciples, Robert Willow est mort piteusement, sur une petite route entre Barbizon et Milly-la-Forêt, après quelques années d’ermite à Étampes. Robert Willow, le poète adulé par Roscoff, auteur de deux recueils aussi mystérieux que confidentiels. Robert Willow que Roscoff rêve en espion infiltré dans les cellules communistes françaises. La biographie est enfin publiée chez un tout petit éditeur. L’omission d’une information capitale sur la personne de Willow est qualifiée d’appropriation culturelle selon certains lecteurs. Mais c’est un parti pris pour Roscoff. Les réseaux sociaux s’emballent, se déchaînent, poussent à la vengeance. Quid alors de la notion de nuance ?
Article publié dans Page des Libraires

Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Dans le feu de l’action…

Véronika et Val, deux sœurs, sans famille, vivent une vie tout à fait normale. Enfin, en apparence. En réalité, elles rêvent de devenir dresseuses de phénix. Elles possèdent toutes les deux des pouvoirs magiques qui leur permettent de communiquer avec les animaux et avec les humains. Si le premier, l’animagie, les aidera a peut-être réaliser leur rêve, le second, l’ombremagie va au contraire leur causer beaucoup d’ennuis, voire les séparer à jamais… Un livre aussi chaleureux et dévastateur que le feu, qui nous parle de l’amour. L’amour d’une famille, l’amour amical, et l’amour pour un rêve qui peut vous consumer jusqu’à la fin.

Taïna, stagiaire

Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Un « best-seller » entièrement mérité.

Sophie n’est pas humaine. Pourtant c’est dans leur monde, les Cités Interdites, qu’elle a passé les douze premières années de sa vie. Pourquoi ? Qui est-elle vraiment ? Quel sera son destin ? Cela vous le découvrirez en lisant ce fabuleux et merveilleux roman fantastique et tous les autres à suivre… Dans ce best-seller, vous découvrirez elfes, gobelins, trolls, gnomes et ogres qui sont un peu différents de ceux dont vous avez entendu parler. Suspense, révélations, humour, réflexions, émotions… Ce roman a tout pour plaire. C’est de loin mon livre préféré, qui fait à la foi rire et pleurer, et qui nous emmène dans l’univers magique et mythique de nos légendes.

Taïna, stagiaire

T.01 - Après la chute

1

Dargaud

21,50
Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Après l’énigmatique “Pereira prétend”, l’incandescent et déjanté « Malaterre » et la furie de « La fuite du cerveau » sur les pas d’Einstein, Gomont signe, de nouveau, encore et toujours, un inclassable servi par un dessin sur vitaminé aux dialogues à la fois absurdes, incorrects politiquement, et dignes d’aphorismes philosophiques ou économiques au scénario débridé. Le bloc de l’est se brise, la vieille idée de l’ère soviétique est anéantie par un capitalisme euphorisant. Escroc avant, escroc toujours, Lavrine vend de tout et tous temps, Lavrine éructe, clame, jouit de cette liberté nouvelle. Sans aucune conscience de ce qui l’entoure, il crie au génie à la face des ouvriers désolés dans une usine désaffectée. Le suit, partout, Slava, bluffé par l’irrévérence et le culot inébranlable de Lavrine. Fresque en trois tomes, « Slava » est une statue qui se déboulonne et vacille sur des idéaux fanés. La puissance du texte est telle que lire et relire les textes hors bulles est nécessaire. Furie du Malaterre avec Volodia, le père de Nina, qui se promène dans son plus simple appareil quand il gèle à pierre fendre et qui d’un regard fige son interlocuteur malheureux. C’est brillant, construit et habilement narré, l’attente du tome 2 sera longue…
Article publié dans le Bruit qui court

Le genre vu par un primatologue

Éditions Les Liens qui libèrent

25,00
Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Débat de société, énervements récurrents, mauvaise foi radicale ou naïveté édifiante, les échanges sur le genre et l’identité, tour à tour mélangé, lié, congloméré, manquent parfois d’arguments et de profondeur. Alors quand un primatologue et pas le premier venu, s’empare du sujet, les cartes sont rebattues, quelques caquets aussi, et les arguments pertinents peuvent enfin offrir à ce débat essentiel le niveau qu’il mérite. Frans de Waal, depuis plus de 50 ans, étudie nos cousins les plus intelligents, les chimpanzés. Il affirme, du haut de ses études et de ses soixante-dix ans révolus, « les primates aussi naissent avec une identité de genre ». Essai intéressant tant le biologiste, sans abuser de raccourcis rhétoriques, démontre qu’un animal tel l’humain ou son si beau cousin se comporte toujours en équilibre entre sa biologie « initiale » et la culture qui l’entoure, dont il est issu, victime malgré lui. Dans « Différents », Frans de Waal insiste non pas sur l’inégalité des genres mais plutôt sur l’inégalité. Les différences existent entre le mâle et la femelle, elles sont et demeurent. Plutôt que d’envisager le contraire il estime que nous devrions travailler sur l’aspect culturel de celles-ci, en essayant de les réduire, les résorber, les diminuer sans nier l’évidence première de la différence. Soyons singes par instant…
Article publié dans le Bruit qui court