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Sabine Wespieser Éditeur

23,00
Conseillé par (Libraire)
25 mars 2024

Chronique des petites gens

Dans la Vienne des années 60, encore en pleine reconstruction, le jeune Robert survit en louant une chambre chez une veuve de guerre et en aidant au marché des Carmélites.
«Mais voilà que le café du marché avait fermé. C'était un bistrot sombre et mal entretenu. Le gérant, un ex-viticulteur du Südburgenland entre les mains duquel la vigne avait expiré, l'avait repris après le guerre et laissé végéter toutes ces années».
Robert reprend le café. Il ne parvient pas à lui trouver de nom ; ce sera le café sans nom que fréquentent bientôt les petites gens du quartier, auxquels Robert sert «du café, de la limonade, du soda-framboise, de la bière, du vin du Stammersdorf et de Gumpoldkirchen (…) et pour manger des tartines de saindoux et des stick salés».
C'est la chronique tout à la fois légère et mélancolique du quotidien de ce café sans nom que tient pour nous le beau roman de Robert Seethaler, entre portraits hauts en couleur et monologues intérieurs désabusés, dans une langue aussi dépouillée d'artifices que le sont les vies qu'il décrit.
Les saisons passent, puis les années. Le propriétaire vend l'immeuble. Robert doit fermer le café, mais il ne le fera pas sans donner une grande fête d'adieu, avec tous ses clients. On danse toute la nuit sur des vieux morceaux de musique américaine de ces années-là.. Et c'est beau et poignant, comme un film d'Aki Kaurismäki....

Jean-Luc