Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

22,00
Conseillé par
8 février 2024

enquête, Japon

Après le terrifiant La leçon du mal, j’avais hâte de découvrir le nouveau roman de l’auteur japonais. Et je n’ai pas été déçue.

Le récit se déroule à Kyoto dans le milieu des assureurs, et plus particulièrement les assurances-vie.

J’ai aimé Wakatsuki le jeune employé modèle qui, sur une intuition, décide de fouiller plus avant les causes du suicide d’un jeune garçon. Il faut dire que le père l’avait convoqué pour constater le décès par pendaison dans sa vieille maison noire.

Malheureusement, le père ne lâche pas l’affaire et commence à harceler Wakatsuki.

C’est dans cette ambiance stressante que se font les révélations sur les membres de cette famille particulière.

J’ai découvert le scientifique Jean-Henri Fabre qui a écrit Souvenirs entomologiques que Wakatsuki cite souvent. Fabre y décrit les comportements des insectes comme des comportements humains.

J’ai découvert le modèle évolutif r/K expliquant comment l’évolution de la stratégie de reproduction des espèces est liée aux fluctuations de l’environnement.

J’ai aimé ce leitmotiv des insectes, et surtout celui de l’araignée que Wakatsuki voit en rêve.

J’ai souri lorsque le couteau à murène était brandi : il doit vraiment être impressionnant.

J’ai aimé le final en apothéose, comme dans le précédent roman : l’auteur exprime tout son talent dans ce genre de scènes.

J’ai aimé que le coupable ne soit pas celui que l’on pense.

J’ai aimé que ce roman parle du suicide au pays du soleil levant, le frère de Wakatsuki s’étant suicidé, pense-t-il.

J’ai aimé découvrir un peu plus la société japonaise par le biais de ce roman noir.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’araignée dont rêve sans cesse Wakatsuki et qui peut être à la fois un symbole positif ou négatif.

Patrick Conrad

Actes Sud

22,50
Conseillé par
8 février 2024

Anvers, enquête

Je découvre l’auteur avec son dernier roman, et je dois dire que l‘univers de celui-ci est noir et limite glauque.

J’ai aimé le personnage principal, Theo Wolf, ancien policier qui sort de prison après avoir voulu venger la mort de sa fille, mais s’est trompé de coupable et a assassiné un innocent.

Theo Wolf n’a plus de boulot et devient dératiseur. Dans un immeuble inhabité, il découvre un cadavre de femme en décomposition. Il va alors mener son enquête pour trouver le/la coupable.

Nous suivons Theo dans les quartiers pauvres de la ville, la victime vivant chichement. Au fil de ses découvertes, on apprend qu’elle a changé plusieurs fois de nom et avait une passion pour Jayne Mansfield.

J’ai aimé le vieux voisin de la victime, qui habite en face, un insomniaque qui collectionne les vieux journaux et classes leurs articles par thèmes.

J’ai été dégoutté par l’ancien collègue policier encore en fonction qui est un ripou.

J’ai eu de la peine pour la voisine de Theo, avec qui il passe le réveillon de Noël. Une femme au bord du précipice.

J’ai aimé suivre Theo dans sa descente vers la Mort : il prénomme la morte découverte Lucy avant de découvrir son vrai nom ; il lui rend de plus en plus souvent visite et fini par la voir dans ses rêves puis dans sa réalité. Les défunts l’entourent de plus en plus au fil des pages.

J’ai aimé les leitmotivs : Theo sur son lit qui fixe le plafond, l’affiche de la comédie musicale The Fantasticks, les rats marrons.

J’ai découvert l’incendie au grand magasin L’Innovation de Bruxelles en 1967 qui a fait des centaines de morts.

J’ai souri du nom du film porno qui devait être tourné : Au fin fond de Décembre. Décembre étant le nom d’un personnage du film

Mais pendant que Theo mène son enquête, un tueur en série rôde dans la ville qui assassine ses victimes à l’aide d’un sac en plastique de chez Lidl. Ce roman propose donc une double enquête.

Il y avait longtemps qu’un vrai roman noir ne m’avait pas autant charmé et fait frôler la Mort.

Une citation :

Nous mourons, quand il n’y a plus personne pour qui nous voulons vivre. (p.286)

L’image que je retiendrai :

Une chanson, celle de la chanson d’Harry Belafonte Deep in December, it’s nice to remember qui tourne en boucle pendant le récit.

Une enquête de la cellule Cornelia

Eyrolles

19,90
Conseillé par
3 février 2024

suicide

Une enquête de la cellule Cornelia qui intervient après le suicide d’une adolescente. Le sujet ne va donc pas être des plus réjouissant dans ce nouveau roman de Françoise GUERIN.

J’ai aimé retrouver sa plume efficace et qui m’a tenue en haleine jusqu’à la fin des 520 pages de cette première enquête.

J’ai aimé que le récit mêle enquête sur le suicide de Pauline et le passé de l’enquêtrice Maya. Car on ne devient pas psychologue dans cette cellule par hasard.

J’ai aimé découvrir Pauline à travers les récits de ses camarades, ses parents, ses ami-es. Mention spéciale à la soeur Domino au plus près du terrain.

J’ai détesté la cheffe d’établissement qui ne veut surtout pas faire de vague et le prof de philo qui outrepasse sa mission.

J’ai eu de la peine pour le CPE aux premières réactions imprévisibles mais qui se calme peu à peu.

On ne peut faire autrement que de ressentir de l’empathie pour les parents de Pauline et sa soeur qui ont poussées leur enfant vers une vie meilleure.

Bien évidemment, il est question du suicide et des multiples causes qui amène un-e ado à mettre fin à ses jours. Et j’ai aimé qu’il n’y ai pas une seule et unique cause mais un enchevêtrement de circonstances.

A ce propos, il est bon de répété qu’un numéro vert permet de trouver de l’aide : le 3114.

J’ai été étonnée qu’il n’y ai pas de jugement de la part de Maya l’enquêtrice sur les différentes situations problématiques qu’elle croise, les aberrations du système, les choix des personnes.

J’ai aimé son chien, Mrs Robinson, qui l’accompagne partout, car Robi ne supporte pas de rester seule.

Un roman dans lequel il est question de la pression mise sur les élèves par l’institution scolaire ou entre eux dans un système élitiste.

Il est également question des transfuges de classe qui subissent une pression énorme de la part du corps social dominant.

Enfin, il est question d’écologie et de l’engagement contre tous que cela suppose.

J’ai hâte de retrouver Maya et son binôme Sydney ; sa propriétaire Simone, et son chien.

L’image que je retiendrai :

Celle de la ville de Sète, ses plages où courent Maya et Robi ; le Lido et l’étang de Thau.

Conseillé par
3 février 2024

enquête, Islande

Islande, année 1986. Un jeune journaliste se lance à la recherche de Lana, disparue depuis 30 ans un soir d'août.

Elle devait quitter son job d'été sur l'île de Videy, mais elle n'a jamais donné signe de vie depuis.

J'ai aimé suivre Valur le jeune journaliste qui n'arrive pas à faire parler les témoins mais qui reçoit des indices d'une source anonyme.

J'ai aimé que sa sœur Sunna reprenne le flambeau.

J'ai aimé me promener dans les rues de la capitale dans les années 80.

Un roman qui ne renouvèlera pas le genre mais qui se laisse bien lire.

L'image que je retiendrai :

Celle de la nuit qui arrive très tôt en automne.

Anne-Marie Métailié

22,50
Conseillé par
29 janvier 2024

enquête, politique, Pologne

J’avais hâte de retrouver Julita et Jan. Bien évidemment, le roman commence avec un meurtre, cette fois-ci plutôt sanglant.

J’ai aimé que Julita et Leon soit en couple et que Julita ne soit plus à la ramasse financièrement.

J’ai découvert les non-finite verb complement anglais, que Hyde Park se transformait en Winter Wonderland en hiver.

Le récit se déroule avec le personnage d’Oleg dans un site de contrôle de contenu : Oleg vérifie les contenus suspects postés (meurtres, attentas…)

Le récit se déroule aussi avec Aneta dans un petit parti politique qui s’accoquine avec un grand manitou du web pour devenir plus visible sur Internet et ainsi gagner des voix.

Je n’aimerai pas travailler dans la même firme qu’Oleg. Le métier est tellement stressant qu’il y a beaucoup de turn-over et que personne ne sait encore ce que le visionnage intensif de tels images fait au cerveau.

Un métier dans lequel il faut réfléchir comme un processeur : vite, de façon multitâche et sans émotion (p.238)

J’ai eu de la peine pour Liina, la collègue et amie d’Oleg qui travaille dans l’entreprise depuis des mois, mais qui finit tout de même par craquer.

J’ai aimé que Jan donne des astuces pour découvrir la vraie personne derrière le pseudo (astuces malheureusement plus possibles).

J’ai aimé que Jan et Julita se rendent à Las Vegas pour parler avec un personnage : cet épisode donne du peps et du soleil au récit.

J’ai été ahurit de découvrir que des résultats d’élections en Lituanie avaient été truquées grâce au vote électronique, et le narrateur explique comment.

J’ai aimé le personnage secret de Krolak, sorti de nulle part et qui permettra au parti Pologne Demain de gagner les élections, grâce à des méthodes sur Internet légales mais non morales.

Mais au final qui est derrière toutes ces manipulations ? Je le saurais au prochain et dernier épisode…

Quelques citations :

Qu’est-ce que les Russes en retirent ? (…) ils ne promeuvent pas un point de vue géopolitique concret… mais veulent juste qu’on s’engueulent entre nous. (p.263)

Après une purge, c’est la course à la création de contenu qui linkent du contenu gore… parce que les gens ont soif de ça, parce qu’ils ont perdu leurs anciennes sources de divertissement et en cherchent de nouvelles. (p.360)

Nous agitons une cape rouge devant le nez des gens. Et on gagne de gros, de très gros millions avec ça. Parce que chaque activité d’un utilisateur se traduit en fric. (p.375)

L’image que je retiendrai :

Celle des faux comptes (fermes à clics) que l’on peut créer rapidement et qui ne servent qu’à mettre en avant des publications pour gagner de l’argent : l’auteur des publications et l’appli.