Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

21,00
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4 mai 2023

Argentine, nouvelles

Je ne lis jamais de récits d’horreur ; je lis rarement des nouvelles, il n’y avait aucune raison pour que j’ouvre ce livre.

C’est pourtant ce que j’ai fait, et bien m’en a pris.

Ces 12 nouvelles parlent de fantômes, de morts qui vivent encore parmi nous, ou qui reviennent quand on les appelle.

Ces 12 nouvelles parlent des femmes et des filles d’Argentine et d’ailleurs.

J’ai aimé chaque nouvelle aux tons différents : la narratrice de la première histoire hantée par la soeur de sa grand-mère ; le vieux clodo et son caddie qui met le mauvais oeil sur le quartier ; le vidéaste qui filme une jeune fille en plein délire….

Pourtant, ces nouvelles qualifiées de récit d’horreur par l’éditeur ne m’ont pas fait peur : elles parlent de la mort, de la malchance, de faits inexplicables mais crédibles.

Je n’ai pas été terrifiée sans doute parce que j’ai intégré que la mort faisait partie de la vie, que nos morts sont encore vivant en nous. Alors les voir revenir ne me fait pas peur.

Une lecture qui m’a charmé de bout en bout.

L’image que je reteindrai :

Celle des enfants disparus revenus habiter les parcs de la ville.

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23 avril 2023

policier, Angeleterre

Presque un cosy-mystery anglais dont j’ai aimé l’atmosphère so british.
J’ai eu de la peine pour Carl, la victime, qui a cru toute sa vie qu’il hériterait de son beau-père et qui se trouve déçu au-delà du possible.
Je n’ai pas aimé sa demi-sœur qui ne joue pas franc jeu avec lui et le laisse s’imaginer en futur chatelain.
Nathalie, l’amie de Carl, m’a parue bien caricaturale en Cruella.
Un titre qui promettait une explication philosophique mais dont le contenu m’a déçu : la jalousie seule serait donc à la racine du mal ?!

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7 avril 2023

fin de vie

Cyril et Kay sont un couple de londoniens dont les 3 enfants ont quitté le nid. Ils ont une immense maison dans un quartier en bord de Tamise et une véranda encore en construction.

Un soir, après l’enterrement du père de Kay, ils se posent la question de leur fin de vie et décide de faire un pacte : à leur 80 ans, ils mettront fin à leurs jours.

Ensuite, l’auteur imagine dans chaque nouveau chapitre comment cela peut tourner : Kay se ravise au dernier moment ; ils ne le font pas et dépense tout leur argent ; ils ne le font pas et leurs enfants les placent dans un hospice de vieux….

J’ai aimé les leitmotivs : le pot de sauce à la menthe du frigo présent ou non ; l’individu dans la camionnette blanche qui peut leur être fatal ; la carte signée de la Reine pour les centenaires ; la question du Brexit et de l’état de la NHS ; la forme de la Norvège pour une tâche au plafond ou le blanc sur une barbe ; Adelaïde l’ancien amour de Cyril ; Cyril qui écrit ses mémoires ; leur plat préféré : des fajitas aux champignons sauvages avec une salade de tomates à la mozzarella di buffala, quelques feuilles de basilic frais et un trait de vinaigre balsamique.

J’ai aimé que l’hospice s’appelle tantôt La Fin du Voyage (très chic), tantôt la Tombée du Jour (très pauvre).

J’ai découvert le Docteur Kervokian, médecin américain qui aidait au suicide.

J’ai aimé que le couple ai pour principe de ne pas boire d’alcool avant 20h, même si parfois, ils font une entorse à la règle.

J’ai aimé leurs enfants : Simon l’aîné à l’excellente situation à la City ; Hayley la seconde dont le poids est un problème ; Roy, le dernier, qui ne fait rien.

J’ai aimé leurs fins de vie imaginées par l’auteure, toutes plus surprenantes les une que les autres.

J’ai aimé l’humour anglais très fin qui m’a parlé de l’état actuel du pays.

L’image que je retiendrai :

Celle de la boite à savon noir cachée sur la clayette du haut du frigo, et qui contient le produit mortifère.

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7 avril 2023

Iran

Il y a Leyla, dont le mari Misagh vient de partir travailler au Canada et qui a subit une dépression suite à ce départ. Une fois remise, elle trouve du travail dans un journal de Téhéran.

Il y a Shabaneh, dont le petit frère Mahan est handicapé. Elle est courtisée par Arsalan, mais peine à se décider.

Il y a enfin Rodja qui a rendez-vous à l’ambassade avec la Shabestari pour obtenir un visa d’étudiant afin de partir en France.

Toutes trois se connaissent de l’Université de Génie mécanique où elles ont fait leurs études.

Disons-le tout de suite, j’ai eu du mal avec le style sec et factuel de l’auteure qui ne m’a pas permis de m’attacher aux trois filles.

J’ai découvert trois jeunes femmes qui rêvent, et qui sont à ce moment de l’existence où elles doivent faire des choix.

J’ai aimé qu’elles aient envie de dire certaines phrases, mais prononcent au final d’autres mots plus policés.

J’ai été étonnée de lire le mot manteau en italique, sans doute parce que les iraniennes utilisent ce mot français. Et j’ai été étonnée que les trois femmes portent attention à ce fameux manteau qu’elles doivent obligatoirement porter pour sortir. A contrario, le voile ne semble pas être un problème.

J’ai aimé leur amitié, leurs cachoteries, leurs réunions autour de repas qui sentent bon les épices et les aromates.

J’ai aimé la ville de Téhéran en arrière-plan : bruyante, embouteillée et poussiéreuse.

J’ai eu de la peine pour leurs mères respectives qui tentent comme elles peuvent de les aider mais que j’ai sentie dépassées.

Une citation :

On n’est plus du même monde que nos mères mais on n’est pas encore de celui de nos filles. Notre coeur penche vers ce passé et notre esprit vers le futur. (p.217)

L’image que je retiendrai :

Celle des infusions de bourrache que les mères font à leurs filles pour les déstresser.

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7 avril 2023

Russie

J'avais trouvé très fort le premier roman de l'auteur. Je m'attendais à aussi bien, j'ai été déçue.
D'abord parce que je ne me suis pas attachée aux personnages : ni le père, ni le fils.
Ensuite parce que j'ai trouvé le récit un peu nébuleux et bancal dès le début.
Mais je n'ai pas boudé mon plaisir et apprécié ce roman haletant : comment père et fils vont-ils s'en sortir ?
L'auteur lève une partie du voile sur les fortunes faites à la chute du communisme en ex-URSS. Argent qui a rempli également les caisses américaines et anglaises.