Grégoire C.

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A la tête de la belle librairie Obliques depuis 2011.

Roman

Les Éditions Noir sur Blanc

16,00
Conseillé par (Libraire)
25 octobre 2016

Trouble adolescent

Une année scolaire dans la tête d'Albertin, lycéen de première ES presque comme les autres, vivant seul avec son père dans cette nouvelle ville où tout est à réapprendre. Bon à rien, mauvais en tout, Albertin est bien loin d'être le fils idéal qu'on voudrait qu'il soit mais cette "année charnière", cette "année décisive", peut tout changer, non ? Mais pour être un fils idéal, ne serait-il pas utile d'avoir pour commencer un père idéal ?

Pénétrant roman que ce deuxième livre de Denis Michelis ; roman de l'adolescence, de sa révolte et de sa soumission à une forme d'ordre moral que certains appelleront l'âge adulte mais que l'auteur désignera comme le fait de devenir enfin ce "bon fils" que tout parent voudrait avoir engendré. Mais loin de prêter le flanc à une interprétation convenue, ce roman réussit au contraire à brouiller suffisamment de pistes pour offrir au lecteur une réflexion plus complexe, moins évidente, à l'image de ces sentiments contradictoires qui balaient l'adolescence.

Ecrit dans une langue étonnante, sur le fil, où rien n'est vraiment réaliste et où pourtant tout est si juste, Denis Michelis fait avancer son texte par chapitres vaporeux, énigmatiques et mouvants, construisant une étrange structure dont le lecteur s'étonne souvent qu'elle tienne si bien.

Convoquant aussi bien le Théorème de Pasolini que le mythe d'Oedipe, ce puissant récit joue le trouble et l'équivoque pour brosser les contours flous d'une période de la vie incertaine, pleine de douleur sourde et de frustrations incomprises.

Aki Ollikainen

Héloïse d'Ormesson

Conseillé par (Libraire)
19 septembre 2016

Glacial

Partant d'un fait historique méconnu, la famine qui frappa la Finlande au milieu du XIXe siècle, Aki Ollikainen construit un roman condensé et incisif d'une beauté glaciale.

Et il fallait un réel talent pour porter le lecteur dans ces zones sombres et terribles, territoires de la faim, du froid, et de la survie à tout prix ; un talent inouï pour créer de la grâce et de la beauté à partir de cette histoire tragique où une mère n'a d'autre solution que celle de se jeter sur les routes avec ses deux enfants, le ventre vide, les membres transis par un hiver interminable.

Sans larmoiements, sans pathos, l'écriture d'Ollikainen réussit à transporter le lecteur dans des zones sombres où il ne se serait pas aventuré seul, par la force de la poésie, la fulgurance et la pertinence de ses portraits humains. En filigrane, on lira aussi dans cette Faim blanche le fossé qui semble séparer les pouvoir politique des populations qui en subissent les décisions ainsi qu'une réflexion puissante sur les thèmes de la survie, de la solidarité, de l'au-delà.

Qu'on ne se méprenne pas : c'est un livre dur, pas une comédie, pas une partie de plaisir, mais la finesse de l'écriture, l'éclat de certaines phrases, parviennent à transcender ce récit et en font un bijou brut, coupant mais définitivement lumineux.

Aki Ollikainen

Héloïse d'Ormesson

Conseillé par (Libraire)
19 septembre 2016

Glacial

Partant d'un fait historique méconnu, la famine qui frappa la Finlande au milieu du XIXe siècle, Aki Ollikainen construit un roman condensé et incisif d'une beauté glaciale.

Et il fallait un réel talent pour porter le lecteur dans ces zones sombres et terribles, territoires de la faim, du froid, et de la survie à tout prix ; un talent inouï pour créer de la grâce et de la beauté à partir de cette histoire tragique où une mère n'a d'autre solution que celle de se jeter sur les routes avec ses deux enfants, le ventre vide, les membres transis par un hiver interminable.

Sans larmoiements, sans pathos, l'écriture d'Ollikainen réussit à transporter le lecteur dans des zones sombres où il ne se serait pas aventuré seul, par la force de la poésie, la fulgurance et la pertinence de ses portraits humains. En filigrane, on lira aussi dans cette Faim blanche le fossé qui semble séparer le pouvoir politique des populations qui en subissent les décisions ainsi qu'une réflexion puissante sur les thèmes de la survie, de la solidarité, de l'au-delà.

Qu'on ne se méprenne pas : c'est un livre dur, pas une comédie, pas une partie de plaisir, mais la finesse de l'écriture, l'éclat de certaines phrases, parviennent à transcender ce récit et en font un bijou brut, coupant mais définitivement lumineux.

Héloïse d'Ormesson

16,00
Conseillé par (Libraire)
19 septembre 2016

Glacial

Partant d'un fait historique méconnu, la famine qui frappa la Finlande au milieu du XIXe siècle, Aki Ollikainen construit un roman condensé et incisif d'une beauté glaciale.

Et il fallait un réel talent pour porter le lecteur dans ces zones sombres et terribles, territoires de la faim, du froid, et de la survie à tout prix ; un talent inouï pour créer de la grâce et de la beauté à partir de cette histoire tragique où une mère n'a d'autre solution que celle de se jeter sur les routes avec ses deux enfants, le ventre vide, les membres transis par un hiver interminable.

Sans larmoiements, sans pathos, l'écriture d'Ollikainen réussit à transporter le lecteur dans des zones sombres où il ne se serait pas aventuré seul, par la force de la poésie, la fulgurance et la pertinence de ses portraits humains. En filigrane, on lira aussi dans cette Faim blanche le fossé qui semble séparer le pouvoir politique des populations qui en subissent les décisions ainsi qu'une réflexion puissante sur les thèmes de la survie, de la solidarité, de l'au-delà.

Qu'on ne se méprenne pas : c'est un livre dur, pas une comédie, pas une partie de plaisir, mais la finesse de l'écriture, l'éclat de certaines phrases, parviennent à transcender ce récit et en font un bijou brut, coupant mais définitivement lumineux.

Conseillé par (Libraire)
25 août 2016

Crépuscule corse

Au XIXe siècle, la France avait aussi son Far-West, ses voyous patibulaires avec leurs mouchoirs sur le nez, ses règlements de compte sur les flancs de montagnes brûlées. Ça se passait en Corse et c’est le western européen qu’on ne vous a jamais raconté.

S’ils avaient été des Apaches, si leur chef s’était appelé Geronimo, vous auriez versé une larme sur leur combat perdu d’avance, nous dit Marc Biancarelli. Mais ils étaient Corses et personne n’a trouvé utile de raconter leur histoire. Avec ces "Orphelins de dieu" c’est désormais chose faite même s’il n’est pas certain que le destin de cette bande de brigands sanguinaires réussisse à tirer une larme au lecteur. Car si la rébellion pouvait être légitime les premiers temps, les motivations se perdent rapidement dans l’odeur de la poudre et la guerre et la violence ont eu tôt fait de s’alimenter elles-mêmes pour changer ces valeureux rebelles en brutes sans foi ni loi.

Au milieu de ces factions ennemies aux interactions tellement complexes que personne n’y comprend plus rien, subsiste un îlot de clarté, et la dernière chose pour laquelle il soit compréhensible qu’on s’entre-tue : la vengeance. C’est pour l’accomplir que l’Infernu, tueur à gage en fin de parcours, décide de reprendre du service.

Histoire de sale type, histoire de rédemption, histoire de survie là où tout est voué à l’extinction plus ou moins rapide, "Orphelins de dieu" est surtout une puissante et crépusculaire histoire d’êtres humains que la fortune a jeté du mauvais côté du pistolet. Reste à savoir si le mauvais côté est bien celui qu’on croit. Question de point de vue.