Pierre a envoyé un message : « Je suis désolé, Sarah vient de perdre son père ». Leur voyage à Turin est donc annulé. Elle n'est que la maîtresse, elle passe après le deuil, après le coule légitime.
Ce voyage en l'Italie, prévu de longue date, était leur première escapade amoureuse. Depuis quatre ans, ils s'aiment. En plein milieu de l'après-midi, avant d'aller chercher son fils à l'école, le soir avant la nuit noire ; à chaque instant, ils s'aiment.
Elle n'en demande pas trop pourtant : ni grandes déclarations, ni même qu'il quitte sa femme. Seulement un peu de présence et ce voyage à deux, tant attendu.
Peu importent les contraintes, le voyage en train, l'attente, l'inconnu, la découverte, l'Italie toute entière, elle décide d'entreprendre ce voyage seule. Ce moment, hors du temps, à l'écart de sa vie, de son fils et de Pierre, sa passion tremblante, sera de ceux qui marquent profondément, qui assoient les décisions, les sentiments, les manques.
Madeline Roth, avec son écriture acérée, intense, atteint chaque centimètre de chair." Avant le jour" est une déclaration d'amour et de liberté, une ode à la passion rouge désir et noire charbon.

Yvonne a 80 ans. Elle s’apprête à fermer pour la dernière fois la porte de sa grande maison. Elle est vendue. Elle abritera de nouvelles vies, de nouveaux rires et de nouveaux pleurs. Elle verra grandir de nouveaux enfants et s'épanouir de nouveaux amants. Yvonne, elle, part pour l’EHPAD. Elle sent qu’elle diminue, doucement, mais pas assez pour ce lieu qui lui semble si lointain, si solitaire. Là-bas, pourtant, elle va découvrir que l’on peut réapprendre à vivre, même à 80 ans, que l’on peut réapprendre à aimer. Et surtout que ce n'est pas parce qu'on est vieux que tout est fini !
Cette bande-dessinée, c’est un coup de cœur tout en douceur, plein de tendresse, de rires et de quelques larmes. Aux côtés d’Yvonne, ce personnage aussi fort que fragile, on découvre un monde méconnu, un peu effrayant, celui de la vieillesse. A ses côtés, notre regard évolue, s’émeut. C’est une lecture très touchante.

Norilsk. Ville polluée, froide, dont la nuit engourdit les êtres les plus vaillants.
Lors d'une tempête polaire, le toit d'un immeuble s'envole et, sous les décombres, on retrouve le cadavre gelé d'un Nenets. Que faisait-il, loin de son troupeau, sur le toit d'un vieil immeuble de cette ville fantôme glaciale ?
L'autopsie est pourtant claire : il s'agit d'un meurtre. Boris, un flic intègre et efficace, décide d'enquêter sur cet assassinat.
Dans cette ville minière dont la seule richesse provient du nickel, il ne fait pas bon chercher de détails et chaque nouveau pas vers la vérité est un piège qui se referme sur notre enquêteur. Les fantômes du goulag ne sont pas loin, les mensonges sont une habitude et rares sont ceux qui n'ont rien à cacher.
Encore une fois, Caryl Ferey place le lecteur au plus près des populations. Il montre, ici, une jeunesse qui risque la prison pour quelques instants de liberté, des habitants usés, corrompus et prêts à tout pour sauver leur peau.
Norilsk ne fait pas rêver mais elle est le lieu parfait pour la mise en place d'un bon polar. Pari réussi.

Clarence, Emma, Sam et Elise se connaissent depuis l’école primaire et sont depuis inséparables. C’est tout naturellement que pour fêter la fin des épreuves du BAC ils décident de partager une nouvelle fois, ensemble, leur passion pour la navigation. A bord d’un voilier, ils partent de leur Bretagne natale pour un voyage en pleine mer.
Alors qu’une tempête survient et que Clarence est retrouvé noyé aux abords du bateau, la traversée prend la forme d’un cauchemar. Les secrets de chacun seront dévoilés et ne laisseront pas ces adolescents indemnes.
On dévore ce huis-clos dont la tension augmente au fil du texte. Les différentes émotions des personnages, l’enchaînement des confidences et la peur ressentie par ces jeunes nous tiennent en haleine sur ce voilier maudit.
A partir de 14 ans

A la fin des années 70, Ron Stallworth est le premier homme de couleur à entrer dans la police de sa ville. Située au Sud des Etats-Unis, la ségrégation y est très importante.
Alors qu’il épluche les petites annonces des journaux de la municipalité, il trouve une demande de recrutement pour le Ku Klux Klan. Bien décidé à contrer leurs attaques et déjouer leurs intentions, il envoie une candidature qui sera acceptée. Ron Stallwoth prend un coéquipier et devient ainsi le premier homme noir à pénétrer au cœur de cette organisation.
Aujourd’hui à la retraire, l’auteur a pris le temps d’écrire ce témoignage afin de plonger son lecteur dans la violence du racisme. A travers cet ouvrage, il nous montre son souhait de voir évoluer la société tout en participant activement à la constitution de sa liberté.