Dans le sud de la Sibérie, la soviétisation s'est faite à marche forcée et dans la violence. Aysuun l'a subie dans sa chaise de jeune femme. Pour éradiquer la culture nomade, l'armée a tué, violé et incendié. Devenue adulte, Aysuun recroise le chemin du colonel, bourreau de sa famille. Commence alors une aventure vengeresse au cœur des steppes.
Au delà des personnes, Ian Manook fait s'affronter deux conceptions du monde. Face au lien fusionnel qui relie les Touvas à leur terre, le colonel s'obstine à mépriser et même à haïr les nomades, qu'il considère archaïque. Dans ce roman à l'écriture sensuelle, Ian Manook rend justice aux peuples martyrisés au nom du progrès, par le régime soviétique comme par les autres régimes.

Faustine

Ce texte court est vibrant. On parle d'un banal déneigeur qui vit dans un village en décrépitude quelque part, dans la lointaine Sibérie, où les flocons exigent un déblayage régulier des routes. Il s'avère, aussi, qu'il y a du pétrole repéré par des géologues dans ces contrées. Mais ceci reste presque secondaire dans l'histoire. C'est surtout un mélange de tendresse et de violence qui règne en ces lieux hostiles. Et puis, il y a cette magnifique rencontre entre le géologue et le déneigeur qui nous engloutit entièrement sous la poudreuse. C'est juste magnifique. Benoît

Ayant migré au Québec durant son enfance, notre narrateur retourne sur la terre de ses ancêtres : la Hongrie. Ce pays qui, aujourd'hui, nous évoque plus les coups d'éclat de ses politiciens que de ses Hommes, nous fait bien vite oublier qu'ici une belle culture s'y épanouit. Akos Verboczy raconte, une vie familiale qui ressurgit 12 ans après la mort de son père. Depuis Budapest jusqu'aux rives du Lac Balaton, l'auteur nous accompagne dans un voyage qui touche le passé, le présent, la langue et le retour au lien avec ses paires. C'est un livre plein d'humilité qui nécessite, vraiment, que l'on s'y immerge. Benoît

Quel bonheur de retrouver John Muir, ce grand naturaliste du XIXème siècle. C'est en BD, cette fois-ci, que nous découvrons ce bonhomme atypique qui arpente à pied une zone tout juste sortie de la guerre de sécession. Muir est un jouisseur de vie. Non seulement, il fait de la botanique mais, en plus, il se délecte d'un arbre, d'une rivière ou d'un écureuil.
Il s'arrête là où on l'accueille.
Il ne comprend pas ses contemporains qui veulent absolument avoir le dessus sur la nature et la dompter. Cette BD est magnifique. Elle nous transporte dans une luxuriance de paysages. Elle nous emmène tout simplement dans le monde de Muir. Benoît

Au Canada, la constitution reconnait trois peuples autochtones sur son territoire. L’un d’eux représente les métis, descendants à la fois es Européens et des Autochtones. Maria Campbell est l’une des voix importantes dans la défense des droits de la Nation métisse. Dans ce livre publié et censuré en 1973, elle raconte son parcours de vie, chaotique, cabossé et pourtant marqué par une lutte permanente pour sa dignité et ses droits. Avec une écriture simple mais incroyablement puissante, Maria Campbell nous transmet ses douleurs, ses joies et ses révoltes. On voudrait la suivre encore longtemps après la dernière page. Faustine