La Matière de l'absence
EAN13
9782021105889
ISBN
978-2-02-110588-9
Éditeur
Seuil
Date de publication
Collection
Cadre rouge
Nombre de pages
372
Dimensions
20,7 x 14,2 x 2,6 cm
Poids
394 g
Langue
français
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La Matière de l'absence

De

Seuil

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Man Ninotte, la mère de l’auteur, meurt le 31 décembre 1999. Cet événement emporte l’écrivain dans une vaste réflexion poétique sur la Martinique, les origines de l’homme, l’évolution contemporaine du monde. La vie de cette femme énergique et lyrique lui permet d’évoquer le destin du peuple antillais, depuis la cale des bateaux négriers jusqu’au cauchemar des plantations où les victimes durent inventer de nouvelles formes de résistance.
Le livre se structure à partir d’évocations de la vieillesse, de la mort, des obsèques de Man Ninotte, qui permettent des explorations de la petite enfance de l’auteur, associée à de multiples origines, celles de la Caraïbe, celles des Amériques, celles de l’humanité. Le défi qu’il se lance – de mener de front un récit très intimiste, souvent bouleversant, sur sa famille, dominée non seulement par la mère, mais aussi par la sœur aînée surnommée « la Baronne», et une analyse qui remonte au temps préhistorique de l’Homo sapiens, jusqu’à une géopolitique de l’urbanisme, du paysage, du rapport entre les cultures – est parfaitement relevé, avec tendresse, humour et légèreté. Parfois intervient « la Baronne » à laquelle le narrateur s’adresse et qui apporte une touche de dérision à l’intellectualisme de son frère. Mais il n’en est pas perturbé et poursuit ses réflexions sur différents sujets : la mort, mais aussi les marchés, les petits magasins, les repas, les vêtements ,les carnavals, l’école, l’église, la danse et la musique. Avec en arrière-plan cette origine tragique (appelée « digenèse » par Édouard Glissant) qui n’est autre que le ventre du bateau négrier : lieu terrible d’une initiation à une autre poétique de l’existence au monde.« Ce que les poètes écrivent ne constitue que les décombres de ce qu’ils ont su vivre. Et ce qu’ils ont su vivre n’est que l’écume de ce qu’ils ont pu deviner et dont le manque leur reste à vie, comme le sillage d’une lumière .» Celle sans doute d’un très grand livre.

Patrick Chamoiseau est né le 3 décembre 1953 à Fort-de-France en Martinique. Prix Goncourt pour Texaco (en 1992), il est l'auteur de récits intimes (Une enfance créole, en trois volumes), de romans (Chronique des sept misères, Solibo Magnifique, Biblique des derniers gestes), d'essais (Éloge de la créolité, Lettres créoles, Écrire en pays dominé), de pièces de théâtre, de poèmes et de scénarios. Il vit au Lamentin.
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