Deux Amis d'Homère au XVIIe siècle

Si le milieu du XVIIe sicle est, pour l'histoire de la fortune d'Homre, une priode singulirement dcevante o voisinent les loges faits de formules dithyrambiques et cules, et les critiques aussi inintelligentes qu'acerbes, quelques trs rares esprits surent pourtant chapper aux deux conformismes possibles alors et aborder Homre sans prjug, avec finesse et got. De ces lecteurs, le plus clbre est le Racine des Remarques sur l'Odysse, mais il en est deux autres qui nous paraissent dignes de sortir du quasi-oubli o les a laisss la postrit. Le premier est Paul Pellisson qui, en 1650, lut l'acadmie de Castres une sorte de traduction des chants I V de l'Odysse et qui continua ensuite son ouvrage au moins jusqu'au dbut du chant IX, le second, Claude Fleury qui, en 1665, rdigea pour un ami des Remarques sur Homre. Du travail de Pellisson, il ne reste aujourd'hui que la seconde moiti, la traduction des chants V IX, celui-ci arrt au v.139; de Fleury, par contre, nous possdons les Remarques au complet. Ce sont ces deux textes que l'on trouvera ici, spars par leur nature, leurs intentions, les milieux o ils furent conus comme par la personnalit des deux auteurs. Et propres pourtant tre rapprochs par l'intrt vif et libre dont ils tmoignent pour Homre, par la curiosit pour la civilisation et les murs homriques et par la sensibilit la beaut littraire qui les animent. Toutes choses extrmement originales en leur temps.