- EAN13
- 9782381460291
- ISBN
- 978-2-38146-029-1
- Éditeur
- Obsidiane
- Date de publication
- 10/05/2024
- Nombre de pages
- 64
- Dimensions
- 20,6 x 15,1 x 1 cm
- Poids
- 120 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Offres
-
14.00
Et puis ça s’arrête à tout bout de champ, une vache, mire
son image dans les flaques avant que de faire halte pour
de bon au ruisseau. Elle a posé son mufle. C’est comme ça
que je l’aime, la tête penchée sur l’eau. Comme c’est facile
alors de scruter son habit, les grandes taches sur sa robe
dont certaines ont l’exact tracé d’un continent, peut-être
bien l’Afrique, il me faudra vérifier. Et puis quel calme soudain.
Du fouet de sa queue, elle chasse méthodiquement les
mouches (car c’est l’été), indifférente aussi bien à son reflet
sur l’eau qu’à la danse des libellules au-dessus des menthes.
Une perle blanche brille au bout d’un trayon. Ce qu’elle
peut boire tout de même ! Cependant que je pense au lait,
si précieux (quoique d’utilité contestée actuellement, mais
que ne conteste-t-on pas ?) et tellement nécessaire en des
périodes (ou des pays) où l’on ne mange pas toujours à sa
faim. Buffon, déjà : « Sans le boeuf, les pauvres et les riches
auraient beaucoup de peine à vivre. » Et je ne parle pas du
beurre, ni du fromage. Pas plus que de la bouse, encore que
Chaissac y eût recours pour quelques-unes de ses compositions.
Plus prosaïquement je songe aux femmes mongoles,
un panier à l’épaule, j’ai vu ça en septembre, ramassant sur la
steppe les bouses sèches, unique combustible pour alimenter
le petit poêle trônant au centre de la yourte.
Pascal Commère
son image dans les flaques avant que de faire halte pour
de bon au ruisseau. Elle a posé son mufle. C’est comme ça
que je l’aime, la tête penchée sur l’eau. Comme c’est facile
alors de scruter son habit, les grandes taches sur sa robe
dont certaines ont l’exact tracé d’un continent, peut-être
bien l’Afrique, il me faudra vérifier. Et puis quel calme soudain.
Du fouet de sa queue, elle chasse méthodiquement les
mouches (car c’est l’été), indifférente aussi bien à son reflet
sur l’eau qu’à la danse des libellules au-dessus des menthes.
Une perle blanche brille au bout d’un trayon. Ce qu’elle
peut boire tout de même ! Cependant que je pense au lait,
si précieux (quoique d’utilité contestée actuellement, mais
que ne conteste-t-on pas ?) et tellement nécessaire en des
périodes (ou des pays) où l’on ne mange pas toujours à sa
faim. Buffon, déjà : « Sans le boeuf, les pauvres et les riches
auraient beaucoup de peine à vivre. » Et je ne parle pas du
beurre, ni du fromage. Pas plus que de la bouse, encore que
Chaissac y eût recours pour quelques-unes de ses compositions.
Plus prosaïquement je songe aux femmes mongoles,
un panier à l’épaule, j’ai vu ça en septembre, ramassant sur la
steppe les bouses sèches, unique combustible pour alimenter
le petit poêle trônant au centre de la yourte.
Pascal Commère
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