- EAN13
- 9782383140115
- ISBN
- 978-2-38314-011-5
- Éditeur
- UCAD
- Date de publication
- 17/03/2023
- Nombre de pages
- 144
- Dimensions
- 29,1 x 19,6 x 1,8 cm
- Poids
- 720 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Affiches cubaines
Révolution et cinéma, 1959-2019
Cécile Tardy, Olivier Compagnon, Jorge R. Bermudez, Luigi Bardoletto
Ucad
Offres
Le renversement de la dictature du général Batista le 1er janvier 1959, à laquelle succède le gouvernement révolutionnaire présidé par Fidel Castro, amorce de profonds changements dans la société et l’esthétique cubaines. D’une logique capitaliste avec ses codes visuels empruntés aux États-Unis, Cuba se tourne vers un système communiste où prédominent institutions et commande publiques.
La production graphique délaisse la publicité pour se mettre au service des idéaux du nouveau régime : l’engagement politique national, la solidarité internationale avec les pays du tiers-monde par le biais de l’OSPAAAL (Organisation de Solidarité des Peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine) – dont Ernesto Che Guevera est l’un des instigateurs –, et l’éducation culturelle des masses, notamment par le biais du cinéma promu par l’ICAC (Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos) créé en mars 1959. Dans le contexte économique du pays, où la rareté de l’électricité rend la télévision et la radio peu accessibles, l’affiche devient le mode de communication le plus efficace.
Durant les années 1960-1970, âge d’or de l’affiche cubaine, les graphistes cherchent à créer un style un rupture avec la manière hollywoodienne, qui s’éloigne aussi de la propagande soviétique. Les pénuries de matériaux – papier, encre –, stimulent la créativité en imposant des contraintes. La sérigraphie, technique d’impression artisanale largement adoptée, détermine les grandes lignes de cette nouvelle école : solides contours noirs et choix restreints de couleurs appliquées en aplats.
Les affiches commandées par l’OSPAAAL, pliées en quatre et glissées dans la revue Tricontinental diffusée à travers le monde, cherchent à faire passer des messages simples évoquant l’union dans la lutte révolutionnaire tout en transcendant la barrière de la langue, d’où l’émergence de leitmotivs graphiques immédiatement reconnaissables : drapeaux et symboles nationaux, poing levé… L’ICAIC, de son côté, produit des affiches spécifiquement cubaines, souvent dessinées, pour chaque film diffusé. Grâce aux festivals de cinéma, elles sont connues et collectionnées dès les années 1960.
Cette âge d’or est suivi d’une période mois féconde, marquée par « el período especial », crise économique en temps de paix après l’effondrement du bloc de l’Est. Le nombre d’affiches produites d’effondre, la bureaucratie omniprésente entrave la créativité, et de nombreux graphistes phare émigrent. Ce champ de création connaît un renouveau depuis le début des années 2000, dans le domaine culturel plutôt que celui de la communication à grande échelle, renouant avec une dimension expérimentale et artistique.
À travers cette production artistique, populaire dans le sens où elle s’adresse à tous et investit l’espace public, ce livre invite à voyager dans le passé et le présent d’un pays dont l’histoire récente reste peu étudiée.
La production graphique délaisse la publicité pour se mettre au service des idéaux du nouveau régime : l’engagement politique national, la solidarité internationale avec les pays du tiers-monde par le biais de l’OSPAAAL (Organisation de Solidarité des Peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine) – dont Ernesto Che Guevera est l’un des instigateurs –, et l’éducation culturelle des masses, notamment par le biais du cinéma promu par l’ICAC (Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos) créé en mars 1959. Dans le contexte économique du pays, où la rareté de l’électricité rend la télévision et la radio peu accessibles, l’affiche devient le mode de communication le plus efficace.
Durant les années 1960-1970, âge d’or de l’affiche cubaine, les graphistes cherchent à créer un style un rupture avec la manière hollywoodienne, qui s’éloigne aussi de la propagande soviétique. Les pénuries de matériaux – papier, encre –, stimulent la créativité en imposant des contraintes. La sérigraphie, technique d’impression artisanale largement adoptée, détermine les grandes lignes de cette nouvelle école : solides contours noirs et choix restreints de couleurs appliquées en aplats.
Les affiches commandées par l’OSPAAAL, pliées en quatre et glissées dans la revue Tricontinental diffusée à travers le monde, cherchent à faire passer des messages simples évoquant l’union dans la lutte révolutionnaire tout en transcendant la barrière de la langue, d’où l’émergence de leitmotivs graphiques immédiatement reconnaissables : drapeaux et symboles nationaux, poing levé… L’ICAIC, de son côté, produit des affiches spécifiquement cubaines, souvent dessinées, pour chaque film diffusé. Grâce aux festivals de cinéma, elles sont connues et collectionnées dès les années 1960.
Cette âge d’or est suivi d’une période mois féconde, marquée par « el período especial », crise économique en temps de paix après l’effondrement du bloc de l’Est. Le nombre d’affiches produites d’effondre, la bureaucratie omniprésente entrave la créativité, et de nombreux graphistes phare émigrent. Ce champ de création connaît un renouveau depuis le début des années 2000, dans le domaine culturel plutôt que celui de la communication à grande échelle, renouant avec une dimension expérimentale et artistique.
À travers cette production artistique, populaire dans le sens où elle s’adresse à tous et investit l’espace public, ce livre invite à voyager dans le passé et le présent d’un pays dont l’histoire récente reste peu étudiée.
S'identifier pour envoyer des commentaires.