- EAN13
- 9782953191783
- ISBN
- 978-2-9531917-8-3
- Éditeur
- De la merci
- Date de publication
- 28/08/2011
- Collection
- CLASSIQUES
- Nombre de pages
- 187
- Dimensions
- 18 x 12,5 x 1,2 cm
- Poids
- 175 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- catalan, valencien
- Code dewey
- 641.013
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
L'Art De Manger , Boire Et Servir A Table
De François Eximenis
Traduit par Patrick Gifreu
Préface de Pierre Torrès
De la merci
Classiques
EXTRAIT DU TEXTE :
Un homme réputé généreux allait sur les chemins d’Italie. Il aperçut une file de mendiants qui marchaient en sa direction. Il les reconnut : c’était un groupe d’une dizaine d’aveugles, réputés pour leurs beuveries.
Il se dit : « Ils ne cessent de tromper leur monde. Ils méritent une correction. C’est l’ébriété qui va se charger de la leur donner. » L’homme croisa les mendiants, il les salua. Les aveugles l’identifièrent, ils lui demandèrent l’aumône. L’homme répondit :
« Ah, c’est vous ! Voici dix florins pour l’amour de Dieu. Faites un bon dîner et priez pour moi. »
Mais il ne leur donna rien. Les premiers mendiants de la file crurent que les derniers d’entre eux avaient reçu l’aumône. Et ils remercièrent le généreux donateur. Quant aux derniers, ils crurent que les premiers d’entre eux avaient reçu l’aumône. Et ils le remercièrent à leur tour. Ils se rendirent à l’auberge. Ils dînèrent d’une poule et burent jusqu’à être saouls. La dépense s’éleva à dix florins. Les premiers demandèrent l’argent aux derniers, qui eux-mêmes le demandèrent aux premiers. Tous jurèrent qu’ils n’avaient pas reçu d’argent en aumône. Alors l’aubergiste, voyant qu’ils se renvoyaient la balle, prit un bâton et se mit à les frapper. Des mendiants se levèrent et crurent à la trahison de leurs compagnons. Ils prirent leur bâton et frappèrent si fort à tort et à travers que tous finirent en piteux état. En proie à l’ébriété et sous l’effet des coups, on les tint pour morts.
L’homme qui était à l’origine de la plaisanterie vint à passer. Il paya l’aubergiste, puis tint ces propos : « Salomon n’a-t-il pas dit que les blessures sans raison sont le propre des ivrognes ? »
En effet, il est courant que les ivrognes se meurtrissent le visage et se contusionnent le corps, pour rien.
Un homme réputé généreux allait sur les chemins d’Italie. Il aperçut une file de mendiants qui marchaient en sa direction. Il les reconnut : c’était un groupe d’une dizaine d’aveugles, réputés pour leurs beuveries.
Il se dit : « Ils ne cessent de tromper leur monde. Ils méritent une correction. C’est l’ébriété qui va se charger de la leur donner. » L’homme croisa les mendiants, il les salua. Les aveugles l’identifièrent, ils lui demandèrent l’aumône. L’homme répondit :
« Ah, c’est vous ! Voici dix florins pour l’amour de Dieu. Faites un bon dîner et priez pour moi. »
Mais il ne leur donna rien. Les premiers mendiants de la file crurent que les derniers d’entre eux avaient reçu l’aumône. Et ils remercièrent le généreux donateur. Quant aux derniers, ils crurent que les premiers d’entre eux avaient reçu l’aumône. Et ils le remercièrent à leur tour. Ils se rendirent à l’auberge. Ils dînèrent d’une poule et burent jusqu’à être saouls. La dépense s’éleva à dix florins. Les premiers demandèrent l’argent aux derniers, qui eux-mêmes le demandèrent aux premiers. Tous jurèrent qu’ils n’avaient pas reçu d’argent en aumône. Alors l’aubergiste, voyant qu’ils se renvoyaient la balle, prit un bâton et se mit à les frapper. Des mendiants se levèrent et crurent à la trahison de leurs compagnons. Ils prirent leur bâton et frappèrent si fort à tort et à travers que tous finirent en piteux état. En proie à l’ébriété et sous l’effet des coups, on les tint pour morts.
L’homme qui était à l’origine de la plaisanterie vint à passer. Il paya l’aubergiste, puis tint ces propos : « Salomon n’a-t-il pas dit que les blessures sans raison sont le propre des ivrognes ? »
En effet, il est courant que les ivrognes se meurtrissent le visage et se contusionnent le corps, pour rien.
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