Aires
EAN13
9791094565391
ISBN
979-10-94565-39-1
Éditeur
Éditions Marguerite Waknine
Date de publication
Collection
MARGUERITE WAKN
Nombre de pages
60
Dimensions
21,6 x 15,5 x 0,4 cm
Poids
105 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Il est toujours très étonnant de découvrir tout ce qu’un mot peut receler. Il en est ainsi du mot aire comprenant quantités d’acceptions : depuis l’aire de repos ou de loisir, jusqu’aux aires spécifiques qu’on dénombre en géométrie, en numismatique, en héraldique, en linguistique, en construction, en anatomie cérébrale, sans oublier non plus l’aire de vent (ce rhumb bien connu des navigateurs) ou même l’aire entendue comme le nid des rapaces. Et sûrement aussi devrait-on parler des aires d’Ancona.
La définition la plus étendue du terme dit à peu près ceci : Région plus ou moins étendue, occupée par certains êtres, lieu de certaines activités, certains phénomènes. Voilà qui saurait suffire, amplement, pour donner tout son sens aux dessins de Laura Ancona, entendus comme des élaborations d’espaces, de domaines et de zones, où se façonnent et se composent des assemblages et des circulations qui semblent répondre (à la manière d’un Maurits Escher, par exemple) à des logiques de construction, à des points d’équilibre qui débordent amplement l’entendement et les lois les plus naturelles. Car quoi de plus déconcertant que ces habitats et ces aménagements, certains sur pilotis comme s’ils devaient faire face éventuellement à quelque danger, dont le dispositif leur donne toutefois l’allure de suspensions gracieuses à même de s’enfoncer à tout instant dans le sol grand ouvert ou de pousser du vide comme des sortes d’éclosions ? Mais la rigueur de ces créations architecturales n’exclue en rien leur caractère profondément ludique. On s’y baigne, en effet, gaiment, on y pratique la balançoire ou le toboggan, on y grimpe aux arbres, on s’y prélasse, on s’y baigne, fontaines, jets, piscines, mers, lacs y ont toute leur place, et toutes sortes d’animaux y sont les bienvenus, et le monde végétal peut à loisir s’y déployer.
Sous le crayon précis, coloré, délicat et précieux de Laura Ancona, chaque page offre ainsi la découverte d’une sorte d’esprit d’insularité et s’entend à former un archipel des plus troublants, une suite d’îlots et de refuges coupés du monde, ou bien venus d’ailleurs, comme s’il pouvait s’agir d’un défilé d’utopies qui finiraient (quoi qu’on en dise et paradoxalement) par avoir lieu.
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