Sylvère ou la vie moquée
EAN13
9782070257270
ISBN
978-2-07-025727-0
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Blanche
Nombre de pages
344
Dimensions
18,5 x 11,8 x 1,8 cm
Poids
230 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Sylvère ou la vie moquée

De

Gallimard

Blanche

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«Tout ou rien ! Ça aurait pu être la devise de Sylvère Garance, né à Paris, rue Saint-Charles, en 1900, et qui, contrarié dans ses desseins, s'applique cruellement à n'être rien, se donnant pour but à faire de sa vie un chef-d'œuvre de médiocrité. Mais l'art est difficile. On exagérerait en soutenant que, passé du berceau de la rue Saint-Charles au lit-cage de la rue du Commerce, Sylvère égalait Pascal enfant. Au moins doué pour les mathématiques à ce point que son père le destinait à Polytechnique, mais «tel qu'en songe», sans comprendre qu'en retirant trop tôt son fils du collège il lui fermait les portes de l'X. La mère ? Une dolente créature remarquable par sa vocation de la dégringolade. Parlons d'Adeline, la chère petite sœur. Est-elle bonne ? Est-elle méchante ? N'est-ce pas pour payer des études idiotes à Adeline que Sylvère fut retiré du collège ? Volontaire en 1918, revenu d'une guerre qu'il fit parce que c'était la mode. Sylvère deviendra compilateur, fournissant de trompe-l'œil scientifique les candides abonnés d'une revue de vulgarisation. Pas longtemps. Honnête homme, il s'écœure de trahir à la fois la science et ses humbles dévots. Il abandonne, comme il abandonne sa famille après une scène capitale ; franc tableau d'intérieur que je vous recommande. Tout ou rien ! Ayant rêvé d'égaler Henri Poincaré, Sylvère se métamorphose en Français tout ce qu'il y a de moyen au siècle de Raymond Poincaré. Un Julien Sorel à l'envers ? Presque. Mais qu'il est donc difficile de rompre avec tout. Les années coulent. Les temps deviennent durs. Par fortune, le Six Février, Sylvère s'est égaré à Luna Park... 1939... La Guerre !... Encore elle... Juin 1940. Après un séjour mouvementé aux États-Unis, une ancienne maîtresse de Sylvère s'est réfugiée auprès de lui. C'est elle qui, ingénuement, portera à son point de perfection le désir que put avoir un homme fier de s'anéantir dans la béatitude des banlieues de nos villes et de l'âme. Un personnage cher à l'auteur est Tante Gabrielle qu'un vif esprit de famille dévoyé par la fièvre patriotique jeta dans les bras de son beau neveu mobilisé. Quant au père, comptable et peintre du dimanche, on le connaîtra soudain révélateur d'un art sordide. Devenu fou, il étranglera son marchand de tabelaux. C'est bien fait.»
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