Bourvil, le jeu de la vérité

À l'occasion de la commémoration des 40 ans de la mort de Bourvil, remémorez-vous avec Serge Le Vaillant la grande époque du cinéma français. Avec la participation des deux fils Raimbourg.
Enfant sage d'une terre sans illusions, orphelin voué aux labeurs sans gloire, André Raimbourg rêve un autre destin devant le poste de TSF. C'est sous les traits d'un idiot du village qu'il deviendra Bourvil et roi au pays de l'imagination. Du piston au sein des fanfares pittoresques jusqu'à l'accordéon chez un certain Jambier rue Poliveau, l'artiste avance sans jamais rien renier. Tour à tour bouffon des opérettes qu'il transcende, chanteur aux accents bouleversants d'humanité, clown conférencier, comédien oublieux des conservatoires, il brûle les planches et griffe l'écran de son rire ou de ses larmes. Il excelle dans tous les genres et égale les plus grands avec ce supplément d'âme que procure la vérité. Qu'il soit victime de Gabin ou de Funes, Thénardier, époux de Morgan, résistant involontaire ou drôle de paroissien, il incarne une simplicité impeccable de dignité qui fait de lui, encore de nos jours, une des personnalités les plus aimées des Français. Hors des plateaux, l'homme vaut l'artiste sur un chemin exemplaire de droiture. Hélas, la vie semble devoir être cruelle pour ceux qui l'illuminent.