Genèses n°105, Le prix de l'écrit
EAN13
9782701198682
ISBN
978-2-7011-9868-2
Éditeur
Belin
Date de publication
Collection
REVUE GENESES
Nombre de pages
176
Dimensions
23 x 17 x 0,9 cm
Poids
290 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Genèses n°105

Le prix de l'écrit

Belin

Revue Geneses

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On trouvera dans les pages qui suivent comme une suite au feuilleton lancé par le numéro 74 de Genèses (2009) autour des modalités sociales et politiques de « la preuve ». On y met au jour un objet pour les sciences sociales, non tout à fait identifié. Le présent numéro les mènera de la Normandie rurale et foncière du XVe siècle au marché du Coran dans le Maroc contemporain, en passant par le marché des autographes dans la France romantique du XIXe siècle, nostalgique d'un passé faussement révolu ; il est une invitation à un voyage dans le temps et dans l'espace de la valeur conquise ou acquise par l'écrit. À la fois au-delà et en-deçà du domaine de l'histoire et de la sociologie du marché du livre, le dossier sur « Le prix de l'écrit » aborde une question à la fois incidente et structurelle : à quel prix s'échangent sur la longue durée les objets écrits non destinés d'emblée au commerce - actes notariés ou administratifs, manuscrits, documents d'archives, autographes, et autres vieux papiers ? Comment et pourquoi ce qui apparaît comme des « titres » écrits, validant ou signalant la jouissance de capitaux plus ou moins symboliques, peut-il prendre une valeur économique ? Et dans quel contexte ? Une telle question s'inscrit dans un contexte spécifique : au cours des années 2000, la raréfaction de l'écriture manuscrite, dans un environnement visuel numérique croissant au sein des pratiques scripturaires des sociétés contemporaines, a coïncidé avec une explosion des prix du marché traditionnel des « autographes ». La mutation n'est pas seulement quantitative (du fait d'une hausse des prix eux-mêmes - une liasse de manuscrits de Robespierre pouvant atteindre près de 900 000 euros en 2011), elle est fondamentalement qualitative. Il ne s'agit plus seulement d'acquérir des fragments écrits (correspondances isolées, manuscrits extraits de fonds personnels) mais bien des fonds entiers ou prétendument complets. À cette libéralisation de biens régulés jusque-là par les logiques du don, les collectionneurs, à l'échelle internationale, rivalisent avec les institutions « publiques » de conservation, contraintes de jouer le jeu d'un marché qu'elles contribuent ainsi à justifier et à légitimer.
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