Si le soleil ne revenait pas
EAN13
9782940733781
Éditeur
FLORIDES HELVETES
Date de publication
Collection
POCHE SUISSE
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Si le soleil ne revenait pas

Florides Helvetes

Poche Suisse

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782940733774
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Si le soleil ne revenait pas : que se passerait-il ? Le vieil Anzévui,
prophète de malheur, a sorti de son grimoire la plus funeste des prédictions.
À Saint-Martin d’En Haut, où déjà le soleil, l’hiver, n’apparaît guère, on ne
le verra plus cette année. Optimistes, pessimistes, rebelles, résignés, tous
les villageois se sentent concernés. Car si le soleil ne revient pas, la vie
s’arrête. Ce serait comme un hiver qui n’aurait pas son printemps, comme si ce
versant de montagne, en plein Valais, ne ressortait plus jamais de sa neige et
de sa nuit. Quelques jeunes personnes vont agir pour que le soleil revienne :
Isabelle ira au-devant de lui et fera entendre son rire ; Jean soufflera dans
son cornet de berger ; Métrailler tirera treize coups de fusil. Les vieilles
femmes du village l’admettront : Il semble bien qu’il se soit trompé. La
lumière aura une nouvelle fois triomphé des ténèbres, et le printemps aura
terrassé le bonhomme hiver qui ressemble de plus en plus au vieil Anzévui
trouvé mort dans son fauteuil… \------- Vers les quatre heures et demie, ce
jour-là, Denis Revaz sortit de chez lui. Il boitait assez bas. C'était son
genou qui "n'allait pas", comme il disait; et on lui disait: "Comment va votre
genou?" il répondait: "Il ne va pas fort." Ainsi il a longé non sans
difficulté la petite rue qui traverse le village, et on l'a vu ensuite
s'engager sur sa gauche dans un sentier qui menait à une vieille maison. À
peine si on l'apercevait encore dans l'ombre, cette maison; on distinguait
pourtant que c'était une maison de pierre avec un toit couvert en grosses
dalles d'ardoise, et il se confondait par sa couleur avec la nuit, mais est-ce
bien la nuit? ou est-ce le brouillard? ou encore autre chose? parce qu'il y
avait déjà plus de quinze jours que le soleil était disparu derrière les
montagnes pour ne reparaître que six mois plus tard. C.F. Ramuz (1878-1947)
est considéré comme un des plus importants écrivains suisses du xxe siècle.
Après un long séjour à Paris - où il fréquente notamment Édouard Rod et André
Gide -, il revient à l’aube de la Première Guerre mondiale dans le canton de
Vaud qu’il ne quittera plus. Son œuvre de romancier vise à exprimer les
paysages et les spécificités de son pays, des vignobles vaudois aux villages
valaisans, au moyen d’un style qui puise aux rythmes et aux inflexions de la
langue parlée par ses personnages. Monument littéraire en Suisse, en France,
il fut de son vivant presque célèbre, souvent mal compris, qualifié d'auteur «
rustique ». Depuis sa mort, il est peu réédité, peu lu. En 2005, vingt-deux
titres réunis en deux volumes font leur entrée dans la prestigieuse collection
de La Pléiade, éditée par Gallimard.
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