39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaiiennes en beuverie

39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaiiennes en beuverie est un
recueil de six nouvelles ayant toutes pour décor l'archipel d'Hawaii. La
première nouvelle du livre éponyme, nous transporte pendant vingt-quatre
heures sur l'île d'Oahu. De brillantes surfeuses, jeunes diplômées, et des
femmes de ménage hawaiiennes, sans lien entre elles, ne cessent de croiser
cette jeune touriste arrivée du continent. Une journée au dénouement incertain
sur une île qui n'est pas forcément le paradis espéré par certains. S'ensuit
le portrait d'une dresseuse de coqs de combat, bien décidée à venger son père
sur l'île de Maui. Dans la nouvelle Wanle, véritable coup de poing dans les
tripes, cette belle et coriace jeune femme n’a qu’une idée en tête : marcher
dans les pas de son père, coqueleur légendaire. La troisième nouvelle dévoile
le séjour d'un jeune couple de retour sur l'archipel auquel ils sont
intimement liés. En passe de se marier, des incidents anodins sur leur trajet
sèment le trouble au sein du couple. Enfin, les trois dernières nouvelles
traitent plus particulièrement de la famille. Un enterrement d'abord, où il
convient de boire pour adoucir le passage en revue des cousins, oncles et
autres visages du passé. Puis c'est une jeune fille qui nous conte l'histoire
de sa famille, déchirée par l'adultère du père et le décès accidentel du
frère. Le recueil se referme sur le retour d'un fils auprès de son père, cow-
boy hawaiien, atteint d'un cancer en phase terminale. Dans ce monde d'hommes
qu'il a quitté pour s'installer en Californie, le fils porte son homosexualité
comme un fardeau. Avec élégance, brutalité et profondeur, ce magnifique début
littéraire capture les aspects sordides et glorieux d’un Hawaii moderne avec
une force et une précision à couper le souffle. Kristiana Kahakauwila parcoure
les différentes îles de l’archipel hawaiien à travers ses nouvelles et leurs
protagonistes. Au-delà du mythe véhiculé par les îles paradisiaques qu’héberge
l’archipel, l’auteure explore les tensions qui subsistent entre les habitants
de l’île et les touristes, confronte les traditions polynésiennes à la
modernité d’une société américaine en bonne et due forme. 39 bonnes raisons de
transformer des obsèques hawaiiennes en beuverie se révèle être un miroir
authentique de la vie dans les îles de Maui, Oahu, Kaua’i et Big Island.
Rédigées avec un style raffiné et enrichi de nombreux détails qui amplifient
l’authenticité des récits, les nouvelles de Kristiana Kahawauwila rappellent
ici l’importance du sentiment d’appartenance à un peuple, à une culture
polynésienne et à une île du Pacifique. Car le retour aux sources est souvent
synonyme d’un enracinement plus stable et plus épanouissant : enfin un lieu où
l’on peut se sentir chez soi (« a place to call home »). Ce recueil marque un
tournant attendu au sein de notre collection de Littérature du Pacifique : en
effet, nous n’avons à ce jour aucune publication originaire de Hawaii. Une
première grâce à ces textes de qualité et une jeune auteure prometteuse quant
à de futures publications à venir. « C’est le paradis » Sur fond de fait
divers sordide, 48 heures dans la vie de trois groupes de femmes de Honolulu -
de milieux et d’âges différents - et d’une jeune touriste américaine, reliées
entre elles par bien plus de choses qu’elles ne le pensent… Dans l’univers de
carton-pâte de Waikiki, éden touristique, Kristiana Kahakauwila expose crûment
l’envers du décor. « Toutes les fleurs flétrissent sous la chaleur. » « Wanle
» Arrière-pays de Maui. Une jeune femme, Wanle, veut défier une dernière fois
celui qu’elle accuse d’être à l’origine de la mort de son père, éleveur de
coqs de combat. Solitaire, déterminée, elle prépare ses bêtes pour un dernier
tournoi, malgré les réticences de son amant, l’Indien. « Mon père avait
coutume de dire qu’il avait les combats de coqs dans le sang : le Chinois en
lui aimait les paris, le Hawaiien aimait les combats et le Philippin aimait
les oiseaux. » « La route de Hāna » C’est un week-end important pour Cameron,
jeune enseignant de Honolulu : il compte demander sa main à sa fiancée Becky,
Hawaiienne ayant grandi à Las Vegas. Alors qu’ils roulent sur les chemins
bucoliques de Maui, la conversation badine prend peu à peu un tour grinçant,
jusqu’à l’irruption d’un chien errant. « Il avait envie de lui attraper
l’épaule et de la secouer, ou de l’attirer à lui et de la tenir dans ses bras.
Les deux, peut-être. Au lieu de ça, il se baissa et se gratta la cheville. » «
Trente-neuf bonnes raisons de transformer des funérailles hawaiiennes en
beuverie » Lors des funérailles d’une grand-mère adorée, une grande famille
hawaiienne se retrouve. Il n’y a pas que les individus qui sont convoqués,
mais bien toute la palette des émotions humaines : chagrin, joie, culpabilité,
mélancolie, colère… Autant d’occasions, pour la protagoniste, de lever le
coude et de réapprendre à être parmi les siens. « Comprends que ta grand-mère
est au paradis à présent, et qu’au paradis, il y a des coqs de combat et des
Heineken, du poi et du thon ahi séché, les taquineries de tes oncles, la
cuisine de tes tantes et le rire de tes cousins qui accompagne tes paroles. Le
paradis, c’est quand ils te disent que tu es chez toi chez eux, et si c’est ce
que le pasteur haole qualifie d’enfer, alors remercie Dieu d’y être enfin. » «
Portrait d’un bon père » Grace et Keaka, les parents et John-Boy et Sarah, les
enfants, vivent à Honolulu, en apparence paisiblement. Sauf qu’un secret à
peine tacite larve peu à peu les relations, jusqu’au drame qui va faire voler
en éclats les fondations de cette famille conventionnelle. « Keaka se sentait
presque bien lorsque Grace avait sorti son appareil photo. Elle lui demandait
toujours d’être naturel, comme si sourire à l’objectif n’était pas naturel. Il
voulait lui dire que les gens, ça sourit pour la photo. C’est comme ça. Mais
il l’avait gardé pour lui. » « Les promesses qu’elle percevait en lui ont
disparu. Keaka s’est empâté, il a de la bedaine et presque plus de cheveux.
Ses yeux sont plissés de rides minuscules, son grand sourire s’est condensé en
un rictus. Il semble traverser la vie en rampant. » « À la bonne vieille
manière des paniolo » Pili arrive de San Francisco pour passer quelques jours
dans le ranch familial, à Hawaii. Entouré de Maile, sa sœur et d’Albert,
l’infirmier, il est venu assister son père dans les derniers instants de sa
vie. Alors que le vieil cow-boy, père aimant et un peu bourru, se meurt, Pili
renoue avec son île et l’environnement authentique qui l’a vu grandir. Il
essaye de retrouver sa place dans la fratrie et fait une rencontre
déterminante. Mais ces moments d’attente forcée et de partage sont surtout
pour lui l’occasion de faire ressurgir des souvenirs, surtout les plus
anodins, les petits riens qui ont forgé l’homme qu’il est devenu. Et de
s’interroger sur la nécessité ou non de révéler à son père son secret, avant
qu’il ne soit trop tard. Originaire de Hawaii, Kristiana Kahawauwila a grandi
en Californie. Diplômée d’un Master en Arts Appliqués à l’Université du
Michigan et d’une Licence en Littérature Comparative à l’Université de
Princeton, elle a notamment été rédactrice et journaliste pour les magazines
Wine Spectator ; Cigar Aficionado et Highlights for Children. Puis elle
enseigna l’anglais à l’Université Cheminade à Honolulu, à Hawaii, avant de
devenir professeure assistante en Littérature Créative à l’Université Western
Washington aux États-Unis. Désormais professeure de littérature comparée,
Kristiana Kahakauwila travaille actuellement sur un roman historique qui a
pour cadre l'île de Maui, toujours à Hawaii. Site officiel :
http://www.kristianakahakauwila.com/