Orgasme

Chuck Palahniuk

Sonatine éditions

  • Conseillé par
    20 avril 2016

    presque parfait

    Si vous ne connaissez pas Chuck Palahniuk, vous pouvez imaginer qu'il s'agit d'un mummy porn. Si vous le connaissez, vous vous doutez sans doute que c'est une caricature du genre, et une caricature aux trois quarts réussie. Les trois quarts du roman sont jubilatoires, j'ai souvent pouffé de rire, et rien n'est érotique là-dedans. Maxwell, le riche de l'histoire ne pense qu'à faire monter les femmes aux septième ciel mais ses intentions sont purement commerciales et on s'approche plus du gothique et de Barbe-Bleue que de Cinquante nuances de Grey. L'acte sexuel est désérotisé, il devient purement clinique et scientifique. L'auteur dresse le tableau apocalyptique d'une société dans laquelle les femmes ne sortent plus puisqu'elles sont mieux chez elles à satisfaire seules leurs désirs sexuels. C'est une histoire de zombies assoiffées de gadgets sexuels. Certaines phrases prises au premier degré peuvent donner l'impression d'une misogynie insupportable mais pris à d'autres degrés, c'est très drôle et parfois empreint d'une certaine vérité.

    Penny est un personnage intéressant. Extrêmement naïve au début, elle croit que les agents qui la suivent et la sauvent parfois de mauvais pas font la même chose pour tous les américains .

    Et ce qui fait la force de ce roman, c'est que l'auteur nous donne des pistes, puis passe à autre chose et nous les oublions. Elle évoluera après avoir rencontré le milliardaire qui en gage de déclaration, lui fait tout de même l'une des plus originales jamais lues.

    Si ce roman est un long conte sarcastique, il dénonce aussi les méfaits le consumérisme qui fait acheter les mêmes articles à tous, ici des gadgets sexuels, des romans de vampire et des chaussures hideuses. Pour moi, ce roman est un presque coup de coeur jusqu'à la rencontre avec Baba Barbe-Grise, la prêtresse multi-centenaire de l'amour. Le reste est en trop, à mon avis.