Une forêt d'arbres creux

Antoine Choplin

Fosse aux ours

  • Conseillé par (Libraire)
    3 septembre 2015

    Choplin à son meilleur

    Pied mesuré. Verbe serré. L'empreinte d'Antoine Choplin se pose aujourd'hui dans la neige de Terezin, ghetto froid où une demi-vie s'organise en attendant pire. Un livre noir ? Non, il est blanc, étincelant, et plein de couleurs, celles qu'appliquent clandestinement les compagnons d'infortune de Bedrich sur des toiles interdites, au nez et à la barbe des nazis.
    Les obsessions de l'auteur sont là : l'art, la peinture, la petite histoire qui entre en collision avec la grande. Et le style se déploie avec minutie, sûr de son fait, chaque mot pesé pour dire précisément ce qui pèse, la pression des silences et des regards échangés, la peur. Sensible.
    Antoine Choplin a atteint une maîtrise qui force le respect et tous ceux qui ont aimé "Le héron de Guernica" et "La nuit tombée" retrouveront ici le même souffle, la même étonnante précision à dire ces émotions qu'on pensait trop fortes pour être écrites.


  • Conseillé par
    17 décembre 2015

    camp de concentration

    Une forêt d’arbres creux entoure le camp de Terezin, camp « modèle » dans lequel sont déportés des artistes. Bedrich y arrive avec sa femme et son jeune fils. Dessinateur, il est affecté aux bureaux des dessins, surtout chargé d’architecture.

    Mais Terezin est avant tout un camp : les détenus tombent malades, sont peu nourris, hommes et femmes sont séparés la journée.

    Malgré tout, en silence et dans la nuit, les dessinateurs expriment la réalité du camp pour tenter de la faire connaître à l’extérieur.

    Un texte plein d’émotions sur des petits riens qui font une vie ou un embryon de résistance.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la cachette des dessins, au creux d’un mur, derrière trois planches de bois.

    http://alexmotamots.wordpress.com/2015/12/10/une-foret-darbres-creux-antoine-choplin


  • Conseillé par
    15 septembre 2015

    Le dessin ou la vie

    Mourir d’avoir dessiné l’inconcevable réalité d’un camp de concentration. Dans « Une forêt d’arbres creux », texte court et percutant, Antoine Choplin retrace en le fictionnant, le destin tragique de l’artiste caricaturiste tchèque, Bedrich Fritta. En décembre 1941, il fut déporté avec sa femme, Johanna, et leur fils de moins d’un an, Tomi, dans la ville-ghetto de Therisienstadt (aujourd’hui Terezin en République tchèque). Nommé à la direction du service de dessin technique de ce camp, que les nazis voulaient faire passer pour une colonie juive modèle, l’artiste fut accusé en juin 1944 de « propagande de la terreur », transféré et exécuté à Auschwitz pour avoir caché et fait passer clandestinement des croquis représentant l’horreur concentrationnaire.

    Il faut autant de talent que d’humilité pour s’emparer d’une histoire qui n’est pas la sienne quand elle touche à la Shoah. Tenter de témoigner de l’inimaginable quand on ne l’a pas vécu est un exercice à haut risque qu’accomplit et réussit Antoine Choplin. Son regard d’auteur sur cette histoire parvient à atteindre une forme de vérité et à nous bouleverser. De ses mots sensibles, il dessine les contours de cette tragédie entre création et destruction. Son personnage était un dessinateur caricaturiste, tendance expressionniste et le talent d’Antoine Choplin c’est justement de ne jamais forcer le trait, de veiller à ce que sa touche reste délicate.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par (Libraire)
    8 septembre 2015

    Admirable !

    Un texte rare et précieux d’une grande finesse et subtilité pour dire l’indicible. Admirable !