Pas pleurer

Lydie Salvayre

Points

  • Conseillé par (Libraire)
    18 avril 2016

    Pas pleurer

    Montse est une vieille dame dont Alzheimer grignote peu à peu la mémoire. De ses souvenirs, il ne reste qu'un épisode, le plus beau sans doute : l'été où elle découvrit la liberté et l'amour, en pleine guerre d'Espagne. Les horreurs commises dans les deux camps cohabitent avec les sentiments les plus nobles et c'est cet étrange mélange qui rend ce roman si réussi.
    Lydie Salvayre a aussi la bonne idée de nous restituer la voix de sa mère dans ce français si teinté d'espagnol qui était sa langue à elle, la langue idéale pour raconter son passé à elle. Un des testes importants de cette rentrée littéraire.


  • Conseillé par
    21 août 2015

    On lit "Pas pleurer" et on pleure

     Malgré le titre qui sonne comme une injonction, une invite de Lydie Salvayre à ne surtout « pas pleurer » quand on lit son nouveau livre, à chaque page les larmes nous envahissent. La géniale auteure de « Portrait de l’écrivain en animal domestique » nous offre en effet ici un texte incroyablement émouvant, mais aussi parfois très drôle. En outre, et comme souvent chez Salvayre, il est d’une prodigieuse inventivité stylistique.

    « Ma mère s’appelle Montserrat Monclus Arjona, un nom que je suis heureuse de faire vivre et de détourner pour un temps du néant auquel il était promis ». Lydie Salvayre nous parle donc de sa mère qui, devenue très âgée, se souvient de son été 1936. Cette année là, Montserrat avait quinze ans et vivait dans le petit village du fond de l’Espagne où le sort l’avait fait naître, au sein d’une famille de paysans pauvres. Evidemment, 1936 est une date particulière en Espagne, puisqu’alors dans le pays souffle un vent de Révolution. En pleine guerre civile, certaines villes tombées aux mains des insurgés se déclarent communes libres et instaurent dans leurs murs un régime anarchiste où –entre autres expérimentations audacieuses- l’argent est banni. Montserrat a vécu cette parenthèse libertaire, ce temps suspendu où les pauvres ont pu lever la tête, avant que la rébellion soit écrasée dans le sang par les Phalangistes. Quelques mois plus tard,
    l’avènement de la dictature franquiste signifie pour Montserrat l’assassinat de son frère adoré, un jeune idéaliste dont elle pleure encore la disparition tant d’années après, et un départ dans la clandestinité vers la France, avec dans ses bras un petit bébé, la sœur aînée de Lydie Salvayre, conçue au cours de cet été radieux.

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