L'autre ville

Michal Ajvaz

Mirobole

  • Conseillé par (Libraire)
    12 août 2015

    Un livre magique

    Quand le narrateur de cette histoire découvre un livre à l'alphabet mystérieux sur les étagères d'une librairie, il ne se doute pas qu'il vient de pousser la porte d'un monde nouveau et furieusement poétique. Et vous non plus !

    Quel roman ! Mais quel roman ! Ballade surréaliste dans les rues de Prague, cette "Autre ville" se donne pour mission de vous faire changer d'avis sur tout ce qui vous entoure. Regardez bien, oubliez vos rendez-vous, ralentissez votre marche, prenez la peine de jeter un œil dans les recoins sombres, sous les cages d'escalier, dans les placards oubliés, là où se déroulent des scènes incroyables, où surgissent des architectures titanesques, où vivent d'étranges peuples. Car l'exotisme, chez Michal Ajvaz, ne se trouve pas dans des pays lointains, mais là, sous notre nez, dans nos maisons, là où plus personne n'a le courage ou la curiosité de regarder.
    C'est un guide voyage dans notre imaginaire oublié. C'est aussi un formidable morceau de bravoure poétique tellement les descriptions débordent de détails hallucinés : statues de glace, paquebots entre les immeubles, tramway d’émeraude qui ne mène nulle part, océans de draps, avalanches d'édredons... Ne cherchez pas d'intrigue complexe à cette "Autre ville", elle n'en a pas besoin, et cette stupéfiante odyssée contemplative n'en est que plus forte, mode d'emploi amical, manifeste doux, comme un encouragement à retrouver chaque jour, à chaque instant, le merveilleux au cœur même de notre quotidien. Un livre magique.


  • Conseillé par
    4 mars 2016

    Les éditions Mirobole savent dénicher des romans hors du commun, ça c’est certain. Ils n’hésitent pas à publier des auteurs inconnus, des textes différents de ce que l’on voit habituellement. Avec « L’autre ville », on nage en plein délire. Le délire de l’auteur tchèque contemporain le plus réputé de son pays. Au vu du résumé, je m’attendais à quelque chose de surréaliste, de dépaysant et d’onirique. Et il est vrai que c’est un roman étrange. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue. A partir du postulat de départ (le narrateur découvre un livre écrit dans un alphabet inconnu qui lui permet d’entrer dans un univers onirique qui s’amalgame au monde réel), l’auteur tisse un canevas farfelu fait de rencontres importunes, de sensations exotiques et de fantasmagories visuelles. Du narrateur, on ne sait pratiquement rien. On ne fait que le suivre au gré de ses pérégrinations hallucinatoires.

    Malheureusement, je n’ai pas réussi à me laisser transporter par la transe promise. Si le roman est à bien des égards hypnotique (on finit par ne plus savoir ce qu’on lit et ce qui se passe au juste), il est aussi très déstabilisant. J’ai dû m’y prendre à plusieurs fois pour essayer d’y comprendre quelque chose, mais à chaque fois je me perdais dans le propos de l’auteur qui passe du coq à l’âne. Ce n’est pas un mauvais livre, mais comment dire, c’est le genre de roman qui tient plus de l’expérience à vivre à laquelle on adhère ou pas. Personnellement, je suis complétement passée à côté. L’auteur nous bombarde de mots, joue avec la syntaxe, les figures de style. Les phrases sont à rallonge, il s’arrête sur une description pour enchainer sur une autre et par dans des circonvolutions qui donnent le tournis. On en serait presque ivre. Je ne dirais pas que je n’ai pas aimé mais le voyage promis m’a laissé sur le quai. A tenter pour l’expérience.