La saison de l'ombre, Roman

Leonora Miano

Grasset

  • Conseillé par
    1 mai 2014

    Afrique

    Je n'ai pas tenu : au bout de 50 pages, j'ai abandonné.

    Le style d'abord : rempli de mots douala, tellement qu'il faut un glossaire en fin d'ouvrage ; des phrases longues et répétitives.

    L'histoire ensuite : qui s'emberlificote à l'intérieur même du paragraphe, commençant sur un personnage, se terminant sur un autre.

    Ce n'était sans doute pas le bon moment pour moi pour lire ce roman. Je suis complètement passée à côté de "la petite musique" de l'auteure.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/04/30/29539979.html


  • Conseillé par
    28 décembre 2013

    Le clan Mulungo qui vit dans les terres de l'Afrique sub-saharienne voit son village détruire par un incendie alors que douze hommes ont disparu : dix jeunes adultes et deux anciens. "Les femmes dont les fils n'ont pas été retrouvés " sont mises à l'écart du reste du clan dans une case commune. Le clan pense que ce malheur est de leur faute. Les esprits sont invoqués mais sans réponse.
    Les Mulongo sont un peuple qui ne connaissent pas l'extérieur du monde. Ils échangent quelquefois avec leurs voisins les Bwele. Le chef Mukano décide d'aller les voir, peut-être auront-ils des informations. De son côté, Ebaye part aussi à la recherche de ceux qui ont disparu sans avertir les hommes du village.

    Forte de son courage et de sa détermination, elle découvrira que des "hommes aux pieds de poule" des étrangers venus de loin par bateau font le commerce des hommes en traitant avec les Bwele.
    Ce roman demande de l'attention, une certaine exigence les premières pages pour se familiariser avec les noms aux sonorités si proches. Ensuite, il suffit d'écouter la plume foisonnante et envoûtante de Léonora Miano. Elle nous immerge dans une Afrique où les croyances, la mysticité régissent le mode de vie du clan Mulongo. Leur naïveté en fera des victimes.
    Un roman prenant, fort et enrichissant !


  • Conseillé par
    6 octobre 2013

    La saison de l'ennui

    Ça se passe quelque part en Afrique subsaharienne, pendant la traite des esclaves. 16e, 17e, 18e siècle ? Peu importe : le clan des Mulongo n’applique pas le calendrier géorgien. Ils sont une centaine d’hommes et de femmes vivant à l’intérieur des terres, en harmonie avec la nature et la mort. Une communauté solide, régie par des règles et des rites qui font la part belle à la mémoire des ancêtres. Un jour, un incendie se déclare et dix hommes disparaissent. Les instances chargées de communiquer avec l’au-delà sont en alerte. Si un esprit malfaisant avait fait main basse sur les hommes ? Mais la vérité est ailleurs. Appelés par la voix intérieure de « ceux qui n’ont pas été retrouvés », une poignée de Mulongo, le chef du clan et trois mères courageuses, s’aventurent hors de leurs terres pour mener une enquête à mi- chemin entre l’initiation spirituelle et l’investigation. Et voilà où les conduit leur expédition : sur ordre d’une reine avide de pacotilles, leurs puissants voisins, les Bwele, ont vendu les dix hommes à des « étrangers aux pieds de poule », venus par bateaux depuis un ailleurs indéfinissable. On sait aujourd’hui très bien définir le sort qui leur fut réservé.

    Dans son septième roman, Léonora Miano tente de raconter la traite négrière du point de vue des Africains. Comment ne pas saluer cette intention ? Donner la voix à ceux que le fer a voulu bannir de la civilisation pendant si longtemps, mettre en lumière la perception non raciale que les Noirs eurent de leurs agresseurs blancs, en un mot, renverser la lorgnette : voilà la vertu du roman de Léonora Miano. En adoptant les modes de perception des Mulongo, le désintérêt pour la géographie, la passion pour l’interaction de l’homme avec la nature, la conception d’un réel inaccessible à la conscience éveillée, l’écrivaine redonne la dignité à une culture injustement malmenée par ses représentations occidentales. Mais… Mais il manque le reste.

    Le reste, c’est-à-dire une écriture, une histoire, une voix. Léonora Miano souhaite faire entendre une culture opprimée mais elle tombe dans le piège de l’oppresseur. À la lecture de " La Saison de l’ombre ", on a l’impression d’avoir mis la main sur une dissertation d’Hypokhâgne. Le style de Miano porte les stigmates d’une langue corsetée, émaillée de phrases préconstruites et de clichés littéraires. D’adjectifs tarabiscotés et de formulations épaisses. À l’image des dialogues, enjeu primordial d’une œuvre qui, rappelons-le, voudrait « redonner voix » aux victimes de la traite des esclaves, de l’effroyable ethnocentrisme des puissances européennes. Pourquoi, dès lors, faire parler ses personnages en italique, dans un poussiéreux français d’académicien ?

    Léonora Miano non seulement passe à côté de ce qui aurait pu faire la force de son texte mais elle semble aussi le trahir, ce qui est plus embêtant. Et on ne parle pas de la narration, véritable défaite de ce roman opaque qui fonctionne en circuit fermé. Fermé au lecteur, ennuyé dès la première page, mais, surtout, fermé aux histoires, à la grande et à la petite, qui traversent le livre comme des coquilles vides, défilant sous nos yeux lassés sans jamais susciter notre engagement d’humain ...

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