Blanc, Une traversée des Alpes à ski

Sylvain Tesson

Gallimard

  • Conseillé par
    3 décembre 2022

    "Le voyage devenait notre poème."

    Écorché aux mûres des chemins noirs, plongé dans le bleu de l'Odyssée, l'arpenteur poursuit sa recherche de la couleur des voyelles. Se dépasser, c'est s'effacer, se diluer dans le poème de la neige. Se fondre dans d'autres encres, dans la fraternité de l'épreuve et du thé brûlant. Se pulvériser dans l'espace et l'immensité poudreuse de l'air glacé. Quatre fins d'hiver à célébrer à travers les Alpes, de la Méditerranée à l'Adriatique, à la barbe des frontières et des confinements. Quatre saisons d'hiver pour s'exercer à la perte et au deuil, se fier à la patience et à l'amitié, s'aiguiser à la merveille.

    Anne-Marie


  • Conseillé par (Libraire)
    10 novembre 2022

    L'avis de votre libraire voyageur

    Avec "Blanc", écrit en 4 voyages d'entre un et deux mois, de 2018 à 2021, Tesson nous emmène de Menton à Trieste suivant, à ski, l'arc Alpin.
    Ses camarades du Lac, montagnard aguerri, et Rémoville, rencontré en chemin l'accompagnent.
    Sa plume inégalable m’a régalé, comme d'habitude.
    Blanc.
    La litanie des termes montagnards, d'alpinisme, de noms de villages et de cols, m'a lassé.
    Il est possible aussi que le chtimi qui est en moi, qui a le vertige sur un tabouret, soit responsable.
    Blanc.
    Cela reste bien évidemment à lire sans modération, encore plus si les récits de voyage en montagne vous gagnent.


  • Conseillé par (Libraire)
    1 novembre 2022

    Conseillé par Vincent

    Se mouvoir, se déplacer, avancer quoiqu’il arrive au risque de se perdre dans la blancheur immaculée des Alpes. Sylvain Tesson nous propose à nouveau de le suivre dans de nouvelles déambulations montagnardes et provoquer ainsi des rencontres, des questionnements sur notre rapport au monde. Notre Ulysse des temps modernes convoque pour notre plus grand plaisir écrivains, philosophes et poètes pour l’accompagner au cours de sa quête.
    À l’heure de l’instantanéité, sa marche lente et laborieuse dans les neiges imprévisibles des Alpes permet au petit homme moderne pressé une prise de recul nécessaire et salvatrice. 🏔👣👌🏼❄️


  • Conseillé par (Libraire)
    27 octobre 2022

    Les écrits de Sylvain Tesson m'embarquent ou me débarquent. J'ai un rapport très particulier à ses textes. Je les trouve soit ennuyants soit passionnants. Cette fois-ci, il fait mouche. Je retrouve un Tesson qui chérit la montagne, la roche et le blanc immaculé des Alpes en hiver. Ok, on retrouve son habitude d'égrener son savoir littéraire… À part ça, il nous enveloppe dans une belle prose autour de régions vides de toute âme. On a envie de le suivre sur une carte. Pour l'histoire, Tesson est parti à ski durant 3 hivers à l'assaut des montagnes depuis le Mercantour jusqu'aux Dolomites. Un chouette voyage. Benoît


  • Conseillé par (Libraire)
    27 octobre 2022

    Une traversée des Alpes poétique

    Le but de l'expédition est de traverser les Alpes à ski l'hiver, de Menton à Trieste, en quatre hivers et quatre pays, et rester le plus près de la crête axiale. Chevauchée à skis avec un guide expérimenté, rejoints en cours de traversée par un ingénieur de métier. Le défi est énorme : relier des lieux inaccessibles par des endroits infranchissables ! La chaleur relative des gîtes ou refuges par rapport aux - 15 degrés du dehors.
    Le voyage grâce à Tesson devient poème et fait référence à beaucoup d'auteurs, avec de l'humour par dessus tout !


  • Conseillé par (Libraire)
    25 octobre 2022

    Sylvain Tesson appartient à la catégorie des écrivains voyageurs. On se rappelle sa traversée de la France par la diagonale du vide, consignée dans "Les chemins noirs".
    Cette fois, il nous fait le récit d’une traversée des Alpes à ski, en hiver, en quatre-vingt-cinq jours, durant quatre mois d’hiver répartis entre 2018 et 2021.

    Cet itinéraire sauvage lui permet de relier Menton "où sombre la montagne dans des gerbes de palmiers" et Trieste "ville impossible de l’Adriatique où la convention fixe la fin des Alpes". Le géographe se jour des frontières qu’il passe sans se soucier des douanes, mais sans oublier de rappeler le passage des éléphants d’Hannibal dans le Mercantour et la Tinée, que le général Bonaparte passa le col du Saint-Bernard en 1799, ni de visiter à Sils-Maria la maison où "Nietzsche avait jeté la base de son Zarathoustra". Il passe l’Italie, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie. Il suit Daniel du Lac, son ami guide, qui fait la trace en haute-montagne, passe des cols élevés, skie sur des névés pentus, traverse des "forêts féeriques", se risque dans des coulées de neige, s’encorde pour passer les corniches, attaque parfois au piolet une pente verglacée.
    Qu’on ne s’attende pas à trouver dans Blanc, un topo-guide, même s’il mentionne les refuges et les gîtes. Même la carte de sa traversée sera insuffisante (elle est illisible dans la version numérique). Tesson raconte une immersion, une "dissolution de soi" dans le Blanc, qui est "substance" plus que couleur et dont "l’éclat abolit la conscience", qui " désagrégeait le moi, anesthésiait l’angoisse, augmentait l’espace, évanouissait les heures". En haute montagne, Tesson recherche du divin, "faire du voyage une prière" rêve-t-il. "L’effort aveugle" participe à cette quête, il monte vers les crêtes "skis sur le dos et piolet en main", pour ensuite s’enivrer de vitesse et glisser "dans un non-lieu, au centre du calme", dans une neige qui "beauté pure". Et quand il atteint la cime axiale, "la beauté [relâche] les inquiétudes", "le ciel n’est plus séparé de la terre".
    Dans les refuges, il peut trouver des livres (saint Augustin) et les alpinistes se récitent Baudelaire pour oublier le temps.
    Là-haut, Tesson "absorbe tout" avant de tourner "le dos à la montagne, définitivement".
    Un Blanc éclatant…