Intégrale, Démon

Jason Shiga

Cambourakis

  • Conseillé par (Libraire)
    22 décembre 2019

    Vertige démoniaque

    La vie de Jimmy Yee est pourrie, ratée, inutile, alors il faut en finir. Il prend une chambre dans un hôtel, rédige un mot d'adieu et se pend.
    Mais paf ! Au lieu de débarquer en enfer ou ailleurs, Jimmy se réveille dans la même chambre d'hôtel, bien vivant. Qu'à cela ne tienne, il se fait couler un bain et s’ouvre les veines. Paf ! Réveil au même endroit, intact.

    Voilà comment débute Démon, la BD la plus délirante et vertigineuse depuis des années, chef d’œuvre de l’auteur américain Jason Shiga, habitué des scénarios aussi géniaux qu’alambiqués (Vanille ou chocolat ? ou Fleep, tous deux aux éditions Cambourakis).
    Si on en parle aujourd’hui, c’est parce qu’après quatre tomes publiés entre 2016 et 2018, cette saga monstrueuse bénéficie désormais de son édition en un seul volume, soit une brique, plus de 750 pages d'aventures, de prises de tête métaphysiques, d'humour, de gore, mixés dans une trame narrative aussi addictive que maligne.
    Au départ web-série, lancée sur internet afin de ne pas être soumise à la moindre contrainte éditoriale, la saga Démon s’est ramifiée, a pris une ampleur folle jusqu’à devenir ce monstre incomparable où les scènes d’action et les fusillades n’empêchent en rien une réflexion profonde sur le sens de la vie, et surtout de la mort.
    Le décalage entre le trait naïf, les personnages aux allures de héros pour enfants et la débauche de sang et de violence qui fait rage dans l’histoire est l’une des originalités et des forces de la série. Le contraste entre le minimalisme de certaines cases et la profusion de détails de quelques autres fait aussi partie des grandes réussites de la saga qui sait doser la virtuosité graphique aussi bien que les coups de théâtre narratifs.
    Le pauvre Jimmy Yee comprendra-t-il pourquoi il ne parvient pas à mourir ? Au bout de ce voyage démentiel, vous verrez que parfois, la mort n’est pas la solution la plus simple.