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Conseillé par Grégoire C. (Libraire)4 avril 2018
Époustouflant !
Voilà le premier mot qui vient à l'esprit quand on pense à ce roman échevelé qui balaie les années et quelques centaines de kilomètres d'un côté et de l'autre de la frontière américano-canadienne.
Pour sauver son troupeau menacé de famine par un hiver trop long, Québec Bill Bonhomme décide de se lancer dans la contrebande de whisky et d'embarquer son fils et son beau-frère dans l'aventure. Mais la fine équipe tombe sur un os du nom de Carcajou. Dès lors, le spectacle peut commencer.L'éditeur a bien raison quand il parle de Jim Dodge pour décrire l'univers de Mosher, car autant dans l'esprit que dans le style, ce "Québec Bill Bonhomme", c'est un peu un "Oiseau Canadèche" qui ferait 300 pages, en légèrement plus dingue, avouons-le. Comme dans "Canadèche", le roman tient au charme de son personnage principal, trappeur à demi roublard, doux dingue jamais à court d'idées plus farfelues les unes que les autres, une sorte de Dersou Ouzala allumé doté d'un optimisme à l'épreuve des balles, le genre de type qui trouverait le moyen de contempler la beauté de sa maison en flammes. Et l'optimisme est contagieux, y compris pour les lecteurs modernes que nous sommes, matraqués à longueur de journées de concepts fumeux comme le "pouvoir d'achat" ou le "moral des ménages". Avec Québec Bill Bonhomme, le véritable secret du monde nous est révélé. Il tient en quelques mots : oui, peut-être qu'on a tout perdu, mais on a pris un tel pied à tout perdre que finalement, c'est encore bien mieux que si on avait gagné !