Taqawan

Éric Plamondon

Quidam

  • Conseillé par (Libraire)
    2 mars 2018

    Saumon royal

    Le 11 juin 1981, la police québécoise lance une opération de grande envergure pour empêcher la pêche au saumon dans la rivière Ristigouche, au cœur de la Gaspésie. C'est là que depuis des millénaires, des Indiens Mig'Maq pêchent leur repas pour nourrir leurs familles. Tout ça se terminera mal... très mal.

    A partir de ce fait divers, Eric Plamondon nous raconte une histoire passionnante et terrible, un roman noir qui met en lumière le destin des peuples amérindiens du Canada. "Ici, nous dit l'auteur, on a tous du sang
    indien. Et quand ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains."
    Dans le style dynamique qu’on lui connaît depuis la brillante trilogie 1984 (Hongrie Hollywood Express, Mayonnaise, Pomme S, tous trois aux éditions Phébus), alternant fiction et interludes encyclopédiques, Plamondon plonge aux racines de l’événement pour mettre le Québec face à sa plus cuisante contradiction : comment peut-on revendiquer une singularité culturelle et linguistique pour le Québec tout en la refusant aux peuples autochtones ? Pas de réponse ici bien sûr mais ce simple constat, parfaitement documenté, distillé à hauteur d’homme, sans jugement.

    Car Taqawan n’est pas une thèse, c’est d’abord un roman, plein de suspens et d’émotions, avec une histoire puissante et des personnages affirmés qui trimbalent chacun un passé complexe : on n’atterrit pas
    en Gaspésie par hasard, et si on y reste, c’est qu’on a une bonne raison. Ici, l’alchimie entre le romanesque et le documentaire fonctionne à plein ; pendant la lecture, on passe avec la même tension narrative d’une course poursuite en canot à la recette de la soupe aux huîtres et on ne s’étonne pas, une fois le livre fermé, d’en savoir autant sur la vie des personnages que sur la fraie du saumon.

    C’est à un grand numéro de jonglerie littéraire que nous convie à nouveau Eric Plamondon, en même temps qu’il assène cette vérité criante mais rarement énoncée dans les lettres québécoises : la question indienne est encore loin d'être réglée en Amérique du Nord.


  • Conseillé par
    16 mai 2018

    Amérindien, Québec

    Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s’emparer des filets des Indiens mig’maq. Emeutes, répression et crise d’ampleur : le pays découvre son angle mort.

    Et moi aussi.

    L’auteur choisi de nous faire suivre une jeune adolescente victime, ainsi qu’un agent de la faune qui démissionne, une institutrice française et un Indien en marge de la tribu. En toile de fond, les tractations politiciennes autour du contrôle de la pêche au saumon.

    En de courts chapitres, l’auteur nous parle aussi de la tribu des Mig’maq et de certaines de ses coutumes.

    Le saumon est également énormément présent dans ces pages.

    Un roman fort sur cette pages sanglante de l’histoire de la Gaspésie, fin d’un parcours nomade pour les Indiens, début de colonisation pour les Blancs.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du saumon remontant le cours de sa rivière natale, et qui porte différents noms.


  • Conseillé par (Libraire)
    21 janvier 2018

    Taqawan

    Il y a des livres où, au fur et à mesure des pages, on n’arrive pas à savoir si on aime ou pas. L’histoire est passionnante, les personnages incarnés et l’écriture est inédite. Et puis quand on le referme, on le mûrit et là… Quelle puissance ! Taqawan est de ceux-là : rare et imprévisible. Méfiez-vous du retour de flamme !